LE 3 AVRIL 1993, LIBECCIU !!! VINTILEGNA...
" Quand Suroît le doux se fâche , souvent il devient fou ..."
Ce dicton Marin Breton s'applique au grand vent de l'ÎLE de Corse : u Libecciu !!! Vent de Secteur Sud -Ouest avec variantes du Nord au Sud de l 'Ile
.
Ici le fond du Golfe de Vintilegna ...
Imaginez au-dessus des Ilots de a Tunnara !!!
Un touriste contemplait la mer en furie avec son appareil photo en ce jour de printemps, égaré dans l'extrême - Sud de la Corse. Le Libecciu, noir, faisait rage; au large le Vent de Sud Ouest soufflait en tempête depuis Gibraltar apportant des cieux de nuages bas et gris. Les grains violents cinglaient; à la côte et dans les golfes les rafales s'établissaient au Sud-Sud-Ouest lourdes et puissantes.
Vintilegna devînt méconnaissable ; de ma vie je n'avais vu sur le Littoral une telle Mer. Visions de Mousson, de Cyclone ou de Typhon déjà rencontrées lors de mes longs séjours en Afrique Noire et en Asie mais absolument rien qui puisse me ramener en Méditerranée.
Une houle énorme barrait le Golfe. Des séries de vagues dressées, espacées, immensément longues, arquées et tendues se dressaient comme un barrage. Des champs d'écume fleurissaient partout, inondant les vallons liquides, illuminant une mer de jaspe sombre.
A l 'époque je naviguais sur f2 , une 3.5 Combat Pryde me servait de tourmentin les jours de gros.
Arrivé sur Vintilegna, je décidai de me mettre à l eau juste sous les restaurants du coin, d'une petite plage qui venait de perdre sa vêture de sable, enrochée et menaçante.
De cet endroit déventé, j 'appareillais à la nage dans un courant terrible, évitant de justesse le déferlement de deux lames redoutables.
Juste devant la petite plage , sous les restaurants
Je dus à plusieurs reprises tenter de me mettre au harnais et quand cela fût fait, une rafale me pris et me souleva de l'eau et me reposa une dizaine de mètres plus loin sans faire le moindre effort. Je compris que les éléments exultaient ce jour-là, je ne tirai que deux bords en direction de Testarella ... En chemin je vis des lames tuber au milieu de la baie. Spectacle féerique et somptueux de la nature en beauté .
Pertusatu passait dans la soirée 94 Nœuds en rafales et l 'après - Midi, 77 Nœuds vers Ciantarilla !!!
LIMITES...
Cristian , le 29.09.2007
Triste prémonition peut-être ou signe avan -coureur de ces inondations séculaires et tragiques qui s'abattirent sur l'Ile de Corse sept mois plus tard, en Novembre 1993.
Merci à ce Monsieur, Philippe Loquineau, qui saisit ce tableau et qui me fît parvenir ces deux clichés auxquels je tiens beaucoup.