EXPRESSIONS DU RIVAGE, LES ROCHERS...
L' écho, celui des parois verticales et minérales des grands canyons, des ocres du Hoggar, de la nature façonnée, délivrée de l'éternité et intemporelle... l' écho qui revient comme un défi lancé à la solitude, aux grand espaces, par les témoins inertes de la vie terrestre, tournés vers la mer, ivres de passés, impérissables !
Vigies silencieuses, que redoutent parfois les marins près de la côte, affolées et déchirées qui fendent le flot et la déferlante dans un fracas d'apocalypse et un tumulte de fin du monde que seul l'oiseau toise et domine.
Voici, pour Corsica...Go56, un voyage dans le temple de la roche et de l'imaginaire, là où les travailleurs de la mer s'évertuent, avec le temps à sculpter ces rochers, à immortaliser un bestiaire minéral. Évocations anthropomorphes qui posent toutes les énigmes de la conscience et du réel...
Univers infini des muses pour la lyre des Poètes, ange-gardien ou démon que l'on craint au détour d'un Cap, d'une baie...
De l'Île de Pâques aux confins de l'Antartique, le vent et l'eau, les morsures du soleil d'été et les frimas des hivers les plus rigoureux ont façonnés avec les tours du hasard, d'une hypothétique nécessité ces silhouettes quasi vivantes, étonnantes de réalisme.
Visions toutes subjectives de l' être, de nos dispositions passagères, de nos états d'âmes alanguis ou purs réalismes, art naturel figuratif, impressionnisme des éléments, abstractions et surréalisme momentanés, je vous laisse le loisir et la liberté de choisir et de partir à la recherche de ces originalités, des extravagances et des délires de la matière, que le Grand Esprit anime parfois !
LES ROCHERS
Ils se dressent
Dominent les flots
Esprits et Nature
Témoins de la terre originelle
Scupltés avec le temps
Le souffle et l'eau
Si vrais
Face à la mer
Aux vents des siècles
Ils se déploient ronds et polis
Dessinant dans l'azur
Une multitude de circonvolutions
Le visage hagard
Parchemin ocre - sang
Sans répit ils étouffent
Les ouragans de l’histoire
Vigies impassibles
Pointant la barbarie
Portée sur les rivages
De la mer de l'Océan trahis
Ils redoutent l' été
Le progrès
Et l'homme cupide
Avide d'espace
L' indifférent qui nie
Les statues minérales
Au seuil des mondes
Entre le ciel et la mer
L’horizon et ses outrages
La mer et la grève
Sont ici en paix
Fidèles
Sidérante immortalité
Incessante renaissance
Le temps compose et dispose
Il ne bafoue pas la beauté
Repoussant les stigmates
Temporelles et conquérantes
Les fards de l’âge triomphant
De l'inique modernité
Là ne sont point ces lieux de parjures
De génocide prémédité
Les rochers racontent
Ils vêtent comme ils maquillent
Le regard des cieux
Les saisons auréolées d'écume
Abritent le perpétuel printemps des flots
Chantent les humeurs du large
Engendrent l'imaginaire l'originel
Ravissent l’âme profonde
Et solitaire qu'ils apprivoisent
Rivages festonnés guipures
Franges nuptiales
Parfums d’écume et d'embruns
Je vois et je sens l'étourdissant baiser
De la mer à la lèvre
Immense de la terre
Le baiser de la mer – amniotique
A l’ Île enfantée
A l' Île ceinte de Rochers
…
2 ème Ecriture le 3.02.2012 / Brouillon et en cours / Idées, images à travailler