NAISSANCE D'UN PHARE...3eme et dernière partie
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Lorsqu'on avait poussé, pour entrer, une sorte de porte de bronze, on se trouvait dans un long corridor carrelé. A droite, le magasin destiné aux cordages, aux outils, aux boîtes de chêne doublées de zinc, dans lesquelles on conserve la provision d'huile minérale. A gauche, le magasin des vivres et des caisses à eau. Ces deux pièces reçoivent le jour par des fenêtres croisillonnées de métal et garnies de glaces épaisses. Toutes les fenêtres du phare sont identiques.
Au fond commence l'escalier de granit qui mène aux autres étages.
La chambre du premier sert de cuisine. C'est là que les gardiens se tiennent durant la journée, l'astiquage fini.
Au dessus , la chambre à coucher, avec ses deux lits en alcôve abrités par des rideaux de cretonne.
Le troisième étage, formé comme les autres d'une pièce unique, constitue la chambre d'honneur, rarement habitée, réservée aux ingénieurs en tournée. Elle est lambrissée, parquetée soigneusement, meublée d'acajou.
C'est à la chambre de service que finissent les marches de pierre. Ses parois sont garnies d'armoires vitrées dans lesquelles reluisent les lampes de rechange, les becs, une balance, un niveau d'eau, un thermomètre, le baromètre holostérique. Des pancartes administratives pendent au mur. Devant un petit bureau, le fauteuil de veilleur. Enfin, dans une cage vitrée, le système de rotation à mouvement d'horlogerie, grâce auquel vire le chariot supportant l'armature des lentilles et des prismes. Au centre de la pièce, une colonne se prolonge jusqu'au dernier étage, où l'on accède par un escalier tournant de fonte ajourée.
Sur cette colonne, que termine un plateau d'acier poli, repose l'appareil d'optique et d'éclairage.
On imagine une lampe colossale, à voir l'immense éclat promené dans les ténèbres. Pourtant elle est à peine plus grosse qu'une lampe de ménage. Une rondelle de métal surmonte les cinq mèches concentriques, pour obliger les flammes à se recourber en donnant un maximum de volume et de clarté. La lampe est coiffée d'une cheminée de cristal, continuée par des allonges de tôle destinées au tirage et au dégagement des fumées.
Mais quelque chose d'admirable, d'éblouissant, c'est la cage pentagonale de glaces et de cuivres qui entoure le foyer. On ne peut la voir sans cet espèce de contentement que donnent les angles nets et les surfaces polies. Lorsque les yeux s'accoutument à la profusion des miroitements, on distingue que chacune des cinq faces est occupée par une énorme lentille centrale et cinq prismes circulaires.