Ô NATURE, ON T'AIME...
C'est vrai, c'est toujours les mêmes rengaines, ces montées aux créneaux pour rien et voir le spectacle affligeant de la Mère-Nature ravagée.
Marin, vous livre en photos ses commentaires, quelques minutes de déambulations très infectées sur des lieux prisés et Ô combien chers à nos cœurs ! Mais que voulez-vous, quand on marche sur la tendresse des fleurs écloses, on peut s'attendre à ne pas récolter le printemps ...
C'est dans un Golfe de rêves que ce Yacht a passé la nuit, au mouillage forain, en toute légalité légitimée par la devise et le rang... Il pèse son poids de Livres Sterling.
En arrivant sur les lieux, il masquait l'horizon et la brise, laissant échapper de ses turbines un vent glauque et nauséabond. C'est l'encens de nos étés
!
Alors, ici, c'est le comble !!!
On construit au bord de la mer à tout va, et tout ce qui gène, le remblais et les gravats, les chutes de matériaux de construction sont pour la mer et ses rivages... Ils viennent étouffer l'ocre des granits érodés par les tempêtes et les éléments nobles de l'atmosphère.
Questions de choix et de mauvais goût aux saveurs de l'Euro. Et oui, il faut que l'Europe se fasse, nulle part ailleurs, uniquement dans les portes-monnaies et les tiroirs - caisses, la grand-messe du faire-valoir. Quant aux rochers, on s'en tape, il y en a tellement, si bien qu'on vient même ici pour les taxer et se construire des murs, des revêtements de façade, etc ... comme les pierres des vieux ponts qui disparaissent sur les routes de montagnes qui se terrent.
Il parait qu'avec les temps évolués, on ne sait plus tailler les pierres, alors on vole celles des anciens ou les rochers de la mer.
Sur le rivage rouge et dentelé, l'homme vomit ses déchets, cela le rassure, il se sent davantage chez lui !
On sait depuis longtemps que la terre ne rend de ses entrailles que des laves fertiles et le limon. En guise de gaz, elle é engendré la vie et le subtil équilibre physicochimique de la composition de l'air que nous inhalons.
Là, des dizaines de Jet Ski sillonnent et déchirent le bleu des flots. C'est le périphérique aux heures de pointes ! Le golfe subit le vacarme que ferait un Airbus au-dessus de l'aéroport. Des vagues successives de dix Jets s'arrogent le droit d'imposer pollution sonore et gaz d'échappement à des centaines de riverains.
On réinvente la vitesse sur l'eau, non contents de l'afficher sur les routes avec son cortège de milliers de victimes par ans.
La mer est maintenant à prendre, facilement, à terre, ce n'est plus gratifiant, il y a trop de gendarmes et surtout des radars !
Je n'ai rien contre une évasion en mer, avec un Jet, mais cette massification de la pratique aura des conséquences redoutables sur l'environnement !
Et pour finir, voilà le plat de résistance, le Parc Marin régulièrement béni des affairistes et du buisness. Çà dégueule et çà s'entasse de partout, des souillures qui s'additionnent et maculent des dizaines de mètres carrés de roches et de sables. Il faut faire avec, digérer l'insoutenable, tout à l'heure, il y avait le Yacht, il a passé la nuit, on n'accuse personne, mais la nuit est noire comme le brut... C'est ainsi que vit la Réserve Internationale des Bouches de Bunifazziu.
Merci aux Institutions chargées de faire respecter les lois, Merci. Il y a ceux qui bossent et que les collectivités délaissent lamentablement... Il faut venir sur le terrain et voir ce qui s'y passe, c'est édifiant et sûrement le terme qui convient...
Et pour paraphraser J. BREL, je terminerai en reprenant une métaphore des " Marquises" , sa chanson culte :
Et la mer se déchire
Infiniment brisée
Sur des rochers qui prirent
Des prénoms affolés
Je poursuis en disant, qu'ici, on ne s'affole pas, on compte et qu'importent la couleur du grain de sable, la turpitude de l'eau pisseuse, l'algue qui étouffe les premiers centimètres de vie marine?
La mer y a broyé des décennies de matières dérivées du pétrole, infusant de miasmes le littoral des côtes de la planète et les profondeurs.
Où est ce Golfe que j'ai connu, ivre de vies marines, de crustacés et couvert de fleurs en toute saison ? Juin louait encore l'eau fraîche et cristalline et le genévrier étendait sa ramure noueuse vers l'anse et le sablon. Et dès que la brise se levait, sous son ombre fraîche, il fallait se couvrir. Les flots avaient des parures de lagons, ce n'étaient pas encore le temps des cartes postales truquées...
Aujourd'hui, on taille l'arbre, on le blesse pour deux merguez et un figateddu, les pistes sont des arènes pour rodéos mécaniques et le lentisque, le myrte s'éteignent dans une poussière Sahélienne.
On y annonce des vents soutenus qui se dissolvent dans les masses d'air louches et collantes, aux teintes d'acier et de métal chauffé à blanc.
Quant au soleil, il faut s'en méfier, l'atmosphère ne le filtre plus et décuple son rayonnement, passant à travers des épaisseurs de gaz à effet de serre de plus en plus traitres.
C'était la Chronique de Marin