FINUCHJAROLA, CAPANDULA, CAPICORSU...
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Musique: Rokia TRAORE, en Concert à PATRIMONIU, LE 23.07.2009
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A la rencontre mystérieuse de la mer et de la terre la roche abdique elle renonce torturée après avoir vaincu la lame Jeux de séduction ou métamorphoses inachevées austères que l'eau dévoile au fil des tempêtes déchirant l'air vaporeux de chaleur je vais encore dans un univers en fusion fusionnel qui ondule là où le feu et la pression des éléments auraient été subitement submergés figés comme une hypothèse
Prasinites shistes bleus calcaires étincelants gneiss gabbros diaclases! Je voudrais ne pas avoir à les nommer tant elles sont belles posées ça et là comme les touches aux délires du peintre ou alors les raconter en images C'est un métamorphisme sculptural et coloré osé qui se poursuit en circonvolutions dans un camaïeu de verts bleutés Il me semble lire les pages reliées de la naissance des mondes les tourments incontournables et nécessaires de la matière créatrice orfèvre de la beauté originelle
La terre se délite les vagues imprègnent la roche clivée et l'ardoise des secrets du monde
Je me penche au bord mélodieux de l'univers à la fin de l'horizon limite où peut - être le temps fluctue entre l'espace immobile et l'instant fluide ligne imaginaire euphonique qui se tendrait avant l'explosion l'éclosion de l'être comme une fraction infinitésimale de temps appartenant à mes pensées déjà dépassées d'avenirs immédiats à rattraper à espérer d'aventures uniques
Ces roches fleurissent les rivages sous le soleil de midi isolés de blancheurs éclatantes les falaises tombent en poussières multicolores franchissent un cap au terme abandonné des collines envahies de maquis très ras au bout d'un vieux mur qui s'arrête abrupt comme la fracture de la mort le flux inextinguible de la terre
Les sentiers serpentent et disparaissent dans le dénuement des vents lointains et silencieux Il flotte en ces lieux l'âme disparue des époques rendue aux substrats rouges et blancs de l'histoire friable et de ses regrets
Les dunes s'offrent en partage à la mémoire oublieuse des passants les chardons tournesol courent sur le sable chaud comme mille soleils rendant aux ciels les reflets d'or de la terre avide et sèche de cette terre qui implore le retour de l'eau douce tout près de l'abondance matricielle et de ses rêves aveuglants
Cette terre limoneuse ocre sèche elle a mélangé les parfums de l'iode aux douceurs des antiques cépages inimitables alchimies que les hommes vénéraient et protégeaient dans le recueillement au cours des offices propitiatoires que rendait la double abside de la chapelle romane baignée des chants de la foi
Sur la mer et l'écueil de serpentine verte une tour hérissée veille elle préserve la récolte contre les pillages et les dangers venus de l'inconnu Elle est éventrée aux vents des marées des années de la convoitise
Je reviens à moi oscillant comme le flot entre les mois et les siècles la terre des mondes âcre brûle et souffre encore Je suis trop loin et je ne peux rien j'ai mal Ce soir j'écouterai la voix lancinante d'une femme et le pouls meurtri des contrées Africaines au cœur battant de fraternités d'un petit village du Cap
Nous seront pour quelques heures passagers d'une nuit frères de sang de la Terre des Hommes que les différences rapprochent et protègent avec amour
Je sais qu'un seul instant d'existence universelle relie l'exaltation du bien côtoie les affres du mal déchirant irrémédiablement et bruyamment les mailles de la grande fresque humaine l'espérance d' une mince obole divine
Je retourne sur mes pas la dernière île d'un chapelet que la mère vierge égrène disparait dans la brume des certitudes et la foule grignote lentement les grains de sable la limite immensurable d'un songe bleu de la liberté
La multitude vient de projeter le vieux sablier tombé dans la mer en souvenirs d'étoiles filantes...
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Marin56
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