OISEAUX MARINS
Toujours cette exaltation, une sorte d'euphorie inexplicable, l'étrange frisson de liberté et de familiarité au contact et à l'approche des oiseaux marins. Ici, un vol partagé avec des Goélands ; plus au large, les évolutions silencieuses et acrobatiques des Puffins plongeant dans les creux énormes du coup de vent et qui m'invitent à pousser l'horizon. Légers, dessinés pour et non contre le vent, ils demeurent cet exemple intouchable de l'antique et nécessaire métamorphose des choses terrestres, des rêves de l'homme... Voler, planer, voyager, migrer au gré des clémences de l'air pur et des saisons! Là est leur éternité, liée à ces regards dominant le monde, unissant en un seul envol tous les éléments primaires de la vie.
Ce jour-là, un petit groupe d'oiseaux, blottis les uns contre les autres et le bec au vent me dirent l'imminence du Coup de vent d'Ouest près du rivage !
Je pense à ces marées noires, à celle qui souille le Golfe du Mexique aux tréfonds trépanés de la terre par ces trépans cupides, sous la mer, rejetant la merde d'un système dont on ne veut plus et qui nous asphyxie, dont une minorité se gave et se repaît impunément.
Des réserves d'oiseaux uniques et gigantesques sont menacées, seront touchées ; pourrait-on arguer décemment qu'ils se reproduiront, que l'accident ne laisserait pas de traces
?
MARIN