DICT- AMEN ! ...
Île de Corse / Bora - Hiver
Toutes les fois, se laisser prendre par la mer, s'y confier avant de quitter le monde des terriens, contrées et territoires déjà conquis, en sursis, travestis ...
La mer, ou le ciel des marins, aux horizons qui se révèlent pourtant sans partage ; Ils se prolongent unitivement, allant et se confondant. Mystérieuse semblance que l'allégorie souligne infiniment.
Reflet de ciels, à l'image du Tout, palpable, révérée, tant redoutée, qu'il me soit donné de la penser ainsi. Je la ressens comme une quête de Ciel, libre et rigoureuse, transcendant la voie des anges d'écume et d'embrun parmi les étoiles du jour .
" Dieu l'aurait crée afin que l'on y soit bien dessus " ! B. Moitessier dans son livre admirable : " Tamata ou l'Alliance " évoquait la Mer, hauturier au long cours, solitaire !
Et quand la terre n'est plus qu'un pâle ressouvenir, l'invite et l'appel en deviennent que plus intenses, pressants ; un désir irrépressible de flots et d'étraves ivres de vagues commande au dictamen de la conscience.
Un univers où la pensée trouve sitôt les sillons où germer, abonder, imaginer ; une pensée plus féconde, aérienne, éthérée, absolue ! Les ciels dictent comme je pense, amène !
A ce contact charnel de l'homme emmené sur son frêle esquif, caressant l'onde et la lame, sourd le pouls originel des mondes, bat un choeur de marins..
Ils s'éprennent en regagnant éperdument le large, inondés de bleu, de lumière. L'empyrée comme une révélation, pose les limites que le langage s'inflige comme tourments, à destination des basses menées de l'homme, afin d'en dépasser le carcan, sans outrages ...
Telle une équation redoutable où le doute s'installe, que m'importe le credo ! Que faire ici, en ce bas monde solide, irrémédiablement figé ? Être livré à l'oubli, s'abîmer dans la masse, réduit aux rouages de la nécessité en tentant de perdurer.
Pousser au-delà des extrêmes périssables ? Voir et aimer, aux confins de l'Azur, jusqu'au bout de la nuit, répondre à l'appel palpitant de l'infini, poursuivre sa route ailleurs, immensément libre, choisir enfin, en esprit, la voie de l'âme !
La mer, comme le silence des astres, la dune de sable, une goutte de pluie nous parle du temps, de l'immémorial, de l'immensurable. Elle se substitue à l'éternel. Durer et s'y mouvoir sans buter, Eau-Delà de tout. Nous voyagerions sans fin ni autres repères que de renaître au tout et de tout naître.
Célestielle épiphanie
Alors, partir, revenir, rester ... Mais tendre, longuement bercé sur un tapis d'étoiles
!
- MARIN -
2 ème Écriture - en cours - le 14 Avril 2020
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