LE DERNIER BARRAGE ...
Avant d'entrevoir ou d'entreprendre chaque pas vers la Modernité, il serait opportun de ne pas reléguer la Sagesse des Anciens. Que nous ont-ils laissé qui déplaise ou rebute aujourd'hui et encore pour des Siècles ? Une Nature préservée, en jachère, fertile !
Quant aux Peuples Indiens d'Amérique, qu'ont -ils laissé à leurs Bourreaux ? Des étendues inestimables de Richesses ...
La mer porte aux Rivages deux sortes de témoignages : Les coquillages, les bois flottés, les algues, un ravissement pour l'oeil et les sens ...
Et puis il y a les miasmes des Sociétés ; ce sont là leurs remerciements à la Nature qui les héberge
!
Corsica...GO56 s'est déjà exprimé sur le Dossier épineux du Barrage du Rizzaneze et a fait valoir un point de vue que de nombreux habitants de l'Île partagent. On dit que c'était là le dernier des barrages à construire par l'Entreprise EDF ! Il échoit à l'Île de Corse et on le sait, vers une Pieve ou Vallée authentique du Territoire ! Coup du sort ou du destin, peu importe, la Rocca et les contreforts de l'Alta Rocca accusent un sérieux coup de modernisme et d'industrialisation : anachronismes d'époque !
Une Idée du Développement
Que la vallée témoigne de réels besoins de mise en valeur pour répondre aux attentes des professionnels, nul n'en doutera. Qu'il faille y apporter des éléments de Progrès et desservir ainsi des endroits plus reculés de l'Île, combler des retards d'équipements, certes !
Que les impératifs de développement commandent à des fins de prospérité et de productivité, d'emplois induits : nous ne le contesterons pas ! Mais, à ce stade de l'atteinte infligée au Milieu et de la destruction massive et tentaculaire de l'Environnement, de toute la moyenne et basse vallée d'un torrent de montagne qui collecte pas moins de quatre cours d'eau majeurs de l'Alta Rocca, cela est trop et dépasse le raisonnable. Assez d'arrogance de la Machine et des Systèmes qui les conduisent !
En effet, une étude prospective des besoins réels, des débouchés, des coûts à venir, de l'amortisement des dépenses engagées, de la gestion aussi des dépenses de fonctionnement auraient dû conduire au choix d'autres stratégies ou options énergétiques plus requises. En outre, cela aurait diversifié l'activité des sous-traitants et prestataires de services.
Les Solutions
Entre l'Eolien et le Solaire, sans oublier également toutes les alternatives localisées à verser sur le compte de l'Intercommunalité ou Groupes de Communes - ( Retenues annexes d'eau intégrées, Équipements diversifiés, Câblages, Systèmes asservis de Pompage, de Captage sporadique ou occasionnel, etc ... ) bien des solutions totalement suffisantes auraient évité de malmener à ce stade la Vallée.
L'Ampleur du Chantier
Il laissera au niveau de l'Environnement et de l'Attrait des Sites, des plaies irréversibles. Il faudra également aux Maîtres d'Oeuvre prévoir un gros budget de réhabilitation des zones investies après la livraison de tous les travaux. La campagne est en effet parsemée de Chantiers secondaires, jonchée de matériaux et de gravats, lézardée de pistes, ponctuée de structures annexes par trop visibles ; les routes et leurs balcons ne sont plus ce qu'ils étaient; c'est l'abord d'une ville !... Quant à la basse vallée, jusqu'à l'embouchure de Tavaria / Capu Laurosu, on n'ose plus nommer un tel spectacle : u Rizzaneze ! La Station d'épuration a elle aussi été bien placée ...! Le coup de Grâce.
Il serait dans la foulée judicieux d'enterrer les centaines de Kilomètres de Câbles Hautes Tensions qui déchirent et maillent le ciel d'une montagne à l'autre. La pollution réside bien en trois dimensions ...
Colère
Oui, c'est de la colère, le sentiment amère de trahir la Nature et le Patrimoine intact et magnifique du Passé. Il ne s'agit pas de réagir en butant contre les menées ou les exigences inévitables de la Modernité mais davantage de constater que tout cela a été opéré en méprisant la terre, la mémoire, le regard, la beauté aussi. Nous n'évoquerons pas le souci de préserver une " Nature Sauvage " ! Acception qui ne voudrait rien signifier, si ce n'est à considérer dans un contexte où l'homme ne saurait vivre et se sédentariser !
Mais ne jouons pas sur les mots, voyons les MAUX ! Dans le temps, le temps de nos Anciens où chaque champ avait dressé ses murs, nettoyé les halliers et les ronciers, tracé mille petits chemins, animé les terres de ruisseaux où se faufilaient des centaines de truites, les parcelles et les vergers, les campagnes, la vallée entretenait les terroirs, l'Authenticité légitime et souveraine des terres. Des terres qui donnaient tout ! Il en était comme des saisons si bien marquées dont nul n'osait transgresser les repères, les signes immuables pour couper, planter, semer, moissonner, etc ... ! Mais aujourd'hui, d'autres impératifs, d'autres priorités induisent un développement d'époque où la productivité se moque des principes et des savoirs-faire d'antan.
En guise de Conclusion
Quoiqu'il advienne, la Terre de Corse ne doit pas être appréhendée comme la Plaine d'Alsace, le Bassin du Rhin ... C'est vrai, on roule plus vite pour se rendre à Aiacciu ; quelques minutes de moins avec un risque d'accidents accrus. C'est le Coût social du Modernisme et du temps pressé. On part mais on ne sait plus si on arrivera ! Et en Montagne, lorsqu'il m'arrive de randonner, quelles balafres, quelles saignées entaillent la Terre en contre-bas ! quel serpent hideux se contorsionne comme une artère de bitume noire ...
Alors, on a prévu à très grande échelle, avec cette manie de la démesure. Pensez-vous vraiment qu'un tel ouvrage répondent aux exigences de la Vallée. Aurions-nous vu moins grand afin de porter les mêmes efforts vers tant de solutions circonstanciées, intégrées ! Mas jamais, au grand Jamais, toucher au RIZZANEZE ! Lui redonner ses élans de Montagne de l'Asinao à Capu Laurosu et en faire un Modèle d'Imagination, le Fleuron de la Vallée, le socle toujours plus profond de l'immutabilité de la Terre qui devra nous servir jusqu'à ce que nous ne soyons plus et non l'Inverse ! Que l'on songe un instant à ces Civilisations florissantes qui il y a des milléaires apprivoisaient la Haute Altitude en y faisant vivre une Multitude !