L'ÎLE DU TORO - CERBICALES ...
Cerbicales dans le Sillage par SW - 5.0 M2 / Quad 87 Litres ... Un Parcours à étudier, une Très longue Distance à entreprendre !... vers le Toro ; vaste triangle non olympique vers une autre approche du rivage, de la loi littorale, de l'osmose Homme / Nature !...
Vigilance en ces lieux et petit dédale d'Îles ! Le Libecciu peut y souffler en fort coup de vent, avec une mer hâchée, très courte, de violentes rafales !...
J'ai toujours rêvé d'une aventure Windsurf autour des Îles Cerbicales, au Sud-Est de l'île de Corse. Un archipel d'îles et d'îlots nourri, exposé aux vents tempétueux des quatre saisons et de leur rose. Ces îles se dressent toujours plus hautes en gagnant le large et donnent cette impression de vertige au marin qui s'en approche. Parfums de Marquises inaccessibles et de crinières aux " chevaux blancs qui fredonnent Gauguin " les jours gris et bas de lointain Scaroccu ou de Bora, de Grecale ! ...
C'est aussi le vaste domaine des oiseaux marins, une niche providentielle pour les migrateurs lointains, de véritables et authentiques biotopes aujourd'hui protégés et surveillés. Aux pieds des montagnes, aux débouchés des vallées profondes et des torrents impétueux, sous le vent de l'Île de Corse, ce domaine immense se contemple plus qu'il ne s'investit aisément d'un seul regard. Et le découvrir au ras des flots, emmené par les vents îliens revigorés reste une expérience inoubliable. Convulsions de la terre et des blocs perpétuellement diluviés, la mer et les grains battent ici du pouls des houles longues et profondes. Et gare aux bourrasques de terre, à ces terribles rafales invisibles dévalées des monts qui poussent au large à la vitesse des nuages. Sous les lenticulaires figés et trompeurs, ( Seppia ), le vent redouble d'intensité, la mer hérissée fonce et fronce les plis de l'infini.
Il n'y paraît point mais la configuration des lieux, le relief, les fonds au large qui remontent décuplent l'énergie et la force des éléments. Instants ou moments d'éternité plongés dans le dénuement total de l'errance et de la solitude, vous m'attirez comme l'aimant ou le diamant qui charme la pie ! Pour dérader si loin, dans le silence et l'anonymat, la réclusion et la folie, il faut aussi un brin de témérité que guette la mer et ses pièges. Soit, Adieu Vat Marin ! la thébaïde et le sanctuaire sont aussi à ce prix, qu'importe d'être ou de passer quand la fin côtoie la naissance des mondes ? ... Ce jour-là, le vent peina à masquer les caprices de Septembre. On sentait à l'entour monter des flots les touffeurs de l'été interminable et de ses canicules prophétiques. Du large, on voyait les termites trouer les tombants radieux de l'éternité sans vergognes ; je vomissais le cours de l'étant, l'engeance du fric sans âme et si froide bardant une terre de barbelés, de fastes et de jardins surfaits arasant les collines, emmurant les dunes. Quant aux rivages, je ne décelais plus qu'un liseré minable de ce que fut un cordon, le feston immémorial, larges et profonds, déclinant la quintessence même d'une rive lacustre et féconde, si fertile. Les parapets, les enceintes de parpaings, l'insolence du riche con en auront décidé autrement, balafrant le sable et ses congères ineffables de blancheurs d'artifices odieux, chantre de la propriété et du diktat de l'avoir possédé de puissance.
Car en effet, chez ces gens-là, on jouit du regard exclusif jeté à la dérobée sur le grand bleu, confisquant à l'authentique ses lieues de rivages et de terres solennelles
De l'autre côté du monde, sur la mer, semblaient filer et s'éloigner les vaisseaux de la vérité perpétuelle, les arpents lumineux d'une mémoire, le rêve fécond des îles, grappes de terres et de jardins juchées entre mer et ciel déclinant la majestueuse beauté du temps.
J'écris ce texte à la mémoire d'une Terre qui s'en va, foulée et dilacérée. Greffe sordide du socle gris et stérile du parpaing qui se prend à ramper comme le chancre !
. On rapporte ici que les chèvres transhumaient vers ces alpages marins insolites, que des sangliers osaient ou risquaient la traversée ! Elles sont là, gardiennes d'un temple à ciel ouvert où se joue encore l'énigne de l'univers. Parcelles de rêves éclatées entre mythes et réalités qui voient encore passer sous leurs vents les galères du temps !
Marin, à ses petits enfants, 1 ère Écriture le 26.09.2012
L'Île du TORO