" La mémoire du silence nous rend aux temps immémoriaux, aux grandes solitudes de l'enfance " .
Gaston BACHELARD
J'allais par les silences intimes de l'azur
Confier candide mes songes aux flots
Afin qu'ils ne laissent jamais plus de bercer
Lointainement les tendres rivages du coeur
Mais les chars pesants de Noël filaient à travers cieux
Nuages en peluche hérissés de terreurs Reflets
Suaires que toutes les créatures de la terre et de la mer
Offertes aux holocaustes comme aux banquets fumants des rois
Qui gisaient là sur des tables diablement garnies
Monarques et prélats ouvraient de grands yeux sur le cours vorace des choses
Ces vastes plaines où valsent liesse et chagrin
Mais au pied de l'arbre vénérable Au nom du Rassembleur
Dans les champs de retour vers l'étable
L'âne le boeuf l'agneau le cabri et le veau cavalcadaient
Alors tous les enfants telle une clameur profonde
Aux sourires d'antan à toujours bons et reconnaissants
Illuminaient sans frontières depuis l'infiniment grand
Leur visage bigarré leurs yeux de joie ineffablement métisses
Ils entonnaient en choeur le cantique de l'Univers
La nuit des étoiles leur disait tous les bergers
Mi-anges ou ailés séraphins nappés de vent bleu dans la nuit constellée
Portant autour du cou un message un lien de paix
Et si seulement Noël n'était que de l'âme esprit sain
Sans présents de sang de torture et de faim qui vaillent alors
Aux portes de la misère au fond de la guerre Ô fatales rémissions
Qui eussent été pour un jour de trêve en vain claquemurées
Sous le couvert du tout-puissant dogme et de la docte raison
Noël fruit de l'imaginaire Revenu de la mort
Semence ferment souverain des Mondes réconciliés
Germant sur l'autel de la vie sacrée Sainte aura pour tous
Où l'aube communie d'un seul et même allant avec " Frère Soleil "
Tous les jours de blanche colombe que l'amour esquisse
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Revu et corrigé le 04.09.3078
Écriture perpétuellement en cours, inachevée, comme l'existence
Marc Chagall - Adam - Eve chassés du Paradis ...
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