UN GRAND JOUR DE WINDSURF - PROSE -
Le Grand Sud comme un appel tonnant répercutait l'écho étincelant du Détroit. La mer déployait ses ailes blanches qui dansaient entre les bras de la terre ; les eaux fumaient. Il ouvrait généreusement son choeur pétré au vent Ponant. Le Mistral rendait tout ce que les étendues de la Grande Bleue lui offraient au fil mélodieux et sauvage des flots de lames.
La mer ondulait et grossissait vers quelques probable limite, l'horizon. On eût cru à ces énormes ecchymoses bardant la peau du diable, à des volutes cotonneuses et tout à la fois déchaînées. Deux Îles soeurs aspiraient les vents, engloutissaient les bourrasques, dispersaient les violentes rafales ; et ce théâtre magistral, pulvérisé, cette scène indéfinissable respirait, s'émeuvait et disait les tourments ou les confessions de Décembre, l'indifférence et l'oubli des mondes ailleurs asservis. L'hiver soulevait les montagnes délinéant dans le plus pur azur ces îles parées de lointains et d'un bleu ultramatrin.
Décembre, un soleil si bas aux lumières solticiales rasantes et fusantes, ses embruns, les vagues irisées qui accordent en mourant les lumières enchanteresses et opalines d'un jour harmonies ... Entre roches liquides et avalanches de cristal, un plain - chant de harpe et de lyre bruissant, pétillant ; dieu Eole, ubique, quant à lui, composait. Et comme par enchantement, l'univers de l'onde et de l'orbe originels bruissait. Voile de popeline à reflets d'argent des mariées au jour fabuleux des champs d'hyménée.
Oui, il nous vient en ces moments vécus l'envie de se livrer à la prose, à l'évocation poétique, à cet univers. Libérer l'émotion, vivre un tout autre espace - temps.
Et ainsi passer, traverser de merveilleux moments de mer où l'âme et le coeur se devinent, s'embrassent, s'unissent ! le Coeur évoquant le brin de poussière et l'âme, le souffle, l'onde...
Il n'y aurait pas de mot assez vaste pour contenir les messages que la terre et le ciel offrent à la conscience, révèler un jour de mer. Mais en l' instant fulgurant, tutoyer l'éternel beauté de l'eau et des vents dont je suis abreuvé, que je respire dans la plus ineffable des intimités : le silence de la mer
- Marin -
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