L'ODE A LA TERRE ...
EX-ÎLE OU DERIVE
Vois comme les nues soulignent ces rivages de lune
Quand des lavis bleutés inondent un penser safre
Je viens à toi avec quelques mots un sillage louer
L'ovale d'un visage qui nous est familier et si précieux
Tandis que l'on blesse ta peau ne laissant de la lacérer
Impunément Des plaies de l'indifférent pouvoir
Sur le divers en dépit de l'unique en toute chose
Voici quelques songes qui t'eussent parfois encensée
De cet intervalle où je figurais Marin divaguant
Je ne sais quelle pantomime à l'absurde à la passion
Et j'ouïs en voguant un Chant multiple et général
Lointainement prodigue et pérenne qui d'une main magicienne
Et à l'unisson de la polyphonie séculaire des villages
Des fils de la terre et des enfants de la mer accordés
Fidélise l'errance à la souvenance du sang versé en terre
Portraient leurs racines des accords d'une mémoire mélodieuse
Les torrents de vies impétueux rivent encore ces regards
De hauts plateaux Lorsque des estives s'en reviennent
Quelques transhumances Et la migration féconde des saisons
Obstinément tisse le brocard mordoré des futaies et des forêts
Puis de longues étoffes de givre dansent en susurrant
L'hiver Quand les pannes virginales comme neige et congères
Pour unique soleil éploient leurs manteaux de solitudes
Les vents que tu charmes ébauchent en délirant le surnaturel
Des horizons aux splendides chevelures d'écume
Lorsque plane à jamais évanescente l'ellipse des sirènes
Mais dites-moi alors Pourquoi lyncher ces joyaux
d'outre temps comment fonder pareils opprobres et
Rompre aux créations imprescriptibles de l' Univers
Qui sont ceux qui prétendent souiller les arpents
L'hymne que maints théâtres antiques déclament
Baignés et bercés des flots de l'amour Ô Agapé
Le Dieu de Genèse laisserait-il le silence offenser la Reine
Le rêve alchimique de nos labyrinthiques confidences
Mais Essentielle profondément preuve de l'Eau-Delà
La Nature ose en ses confins de mondes multiples et rares
Qui prétend emplir de splendeurs ce tumulte abyssal
Dessiner l'intarissable complexion de ces chaos exaltés
De verticales harmonies Les vitraux sans autres fards ni pigments
Que les ferments sibyllins d'une Terre ceinte de poésies
Portant aux ciels les émaux et les os égarés de l'Ex-Île
D'entre les mirages de la Grande Bleue illusionnée
Je t'ai cherchée et tant aimée lorsque tu te dressais
Légitime et souveraine en ces allants rebelles de cimes
Lorsque d' insolentes sublimités engendraient encore
Ces lendemains au chant peiné des vagues aux choeurs illusoires
Et souverainement rupestres du cri figé des pensées de pierre
Bien présomptueux et infamants les pourfendeurs
De tes contrées les séides aux menées obscures de l'éphémère
Vendant à l'encan et bafouant sur le parvis de l'azur
La longue liturgie des hommes que les sommets répercutent
Ainsi des lancinantes Paghjelle des Lamenti
Des complaintes tourmentées d'abscence
L'écho poignant des ballades de l'exil et des bagnes
Qui eussent accompagnés un destin depuis la réclusion
Ô Terre d'Ex-Île l'apostat L'impitoyable maladie te ronge
Tel le chancre dénude le châtaigner abat le grand pin
Puisant depuis les sources de l'Asinao de l'Alta Strada
Les sucs de l'Eternel dont je me serais tant abreuvés
L'encens de la terre et de la mer que les vents évaporent
Ô parvis du temps j'aurais la foi empreinte de son champ
Puissè-je ébaucher le cantique entonner le plain chant annonciateur
de l'éternel retour diffuser une lumière toujours plus intense
§
MARINARU D'OTA
1 ère Écriture le 02.07.2013 -
2 ème Ecriture le 11.11.2014
En cours perpétuel d'écriture - ainsi de l'ode, si humble et cachée fût-elle ...
Dà Mare à Mare ! ...