ÎLE AUTOUR DE LA CORSE ...
"... Et quand la brise frise l'eau en épousant le large, l'îlot s'éloigne avec elle, comme un vaisseau en partance ; vers les bagnes de Toulon peut-être ; Ô Barbara Furtuna !
Oui, écrire, évoquer cette Terre fabuleuse qu'est la Corse, une Nature subjuguante qui eût tant élevé les curiosités, les fantaisies multiples qui l'habitent, et bien plus haut qu'elles n'auraient jamais été !... Tel serait peut-être le nouveau pari de la Modernité, de l'ère nouvelle qui s'annonce, d'une Insularité éperdument éprise de ses protecteurs, à tout jamais reconquise par de profonds élans de terre et de mer, conjuguant les plus attachantes harmonies entre la Nature et l'Homme, pour le Chant sans la tragédie...
A GIRAGLIA
Prestigieuse, marque de course pour la Modernité et les raids Off Shore mais surtout avant poste gardé d'une Terre convoitée, du grenier de l'Île, jadis : Cap'Corsu. Entre l'éclat d'Île à la dérive et l'Île - Mère, voici une redoutable passe que les vents dominants empruntent en se déchaînant, en tourbillonnant ; si peu de profondeur parfois lève des lames redoutables par le travers et sont des plus dangeureuses.
En gagnant la haute mer, les vents redoublent de force, génèrent des creux énormes et si véloces. A l'Est-Nord-Est, l'Archipel Toscan délivre ses premiers mirages, les pans d'une histoire Insulaire qui eût été glorieuse et délivrée ; oui Capraïa !... Les vents embrasent aussi l'aube et le couchant brassés des lointains moulins défaits.
Le phare à éclats puissants veille sur le bout du monde, semble rassurant mais il n'en est rien ; sous le vent de l'îlot, les turbulences et les révolins sont tels qu'il reste périlleux de s'en approcher. Et que dire des courants qui poussent au large, de ces rafales de vents tombés des montagnes qui eussent préfiguré les dévalements éthérés et catabatiques des canaux de Patagonie. J'ai pu observer là-bas, en hiver, des bourrasques inouïes soulevant des colonnades d'écume, d'embruns et de mousse comme si la trombe en avait ravi les commandes aux nues invisibles, aux grains blancs ...
Dans le temps, les gardiens de la Tour gênoise, des maîtres de Phare auront passé, vécu les solitudes recluses des habitacles aux lentilles aveuglantes. Dans la tourmente des galernes, de la Bora glacée accourue des contreforts de l'Europe de l'Est, ils auront été si bons.
Et le shiste, infiniment parcheminé, les hyéroglyphes d'un temps sans âge verdoyant et ondulant comme les flots, vers d'autres métamorphoses que l'on eût jamais cru possibles continuent inexorablement d'écrire la dérive d'une petite Île en exil !... Quand la mer prend ici l'élan d'un rêve à ciel ouvert, la pierre du cap teinte l'espace en rivalisant avec l'azur profond, parcouru de flèches de vent.
Marin - 1 ère Ecriture le 30.07.2013 - Aux petits Enfants
Fort Coup de vent d'WSW, M56 longe A Giraglia en 3.7 M2, bien malmené ... si bas, vertiges du temps immuable, ses strates de shiste orchestrant le plus beau des orgues au souffle des lames et des bourrasques !