LES MÉTAMORPHOSES ... OVIDE / EXTRAITS
D'entre les Écriture Saintes et Ovide, les Métamorphoses ! Cosmogonie ou Vérité, visions de l'époque ? La voie est ardue, mystérieuse et parallèle l'interprêtation du monde et de l'Univers ... Mais de Genèse, du commencement du tout, de tout, qu'en est-il vraiment, où situer, comment accorder aux récits, quels qu'ils soient, leur pan de vérité. L'âge de l'Univers ne suffit-il pas à convier l'homme à plus d'humilité et de distance face à la création, à l'instant Zéro, lorsque de rien jaillit le tout si tant est qu'ils existent, que nous sommes réellement, qu'il y eût même un instant zéro !... Laissons la parole à Ovide ; il nous parle des vents, de la mer, de la terre, des éléments fondateurs. Ainsi de chacune de nos échappées vers les vastes étendues, où le temps n'aurait plus d'âge, si près d'Ovide
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Au-dessus plane l'air : autant il l'emporte en légèreté sur la pesanteur de la terre, sur celle de l'eau, autant il l'emporte en poids sur le feu. C'est dans l'air que le dieu assigna leur siège aux brumes et aux nuages, aux tonnerres destinés à jeter l'émoi dans l'esprit des hommes, aux vents qui produisent avec la foudre, les éclairs. Mais l'architecte du monde ne livra pas aux caprices de ces vents le royaume de l'air : c'est à peine déjà si, maintenant même, quand ils dirigent chacun dans un sens différent son souffle, on peut les empêcher de mettre en pièces le monde ; si grande est la discorde entre ces frères ! Eurus fit sa retraite du côté de l'aurore et des royaumes Nabatéens, de la Perse et des chaînes montagneuses dont les rayons matinaux éclairent la cime. L'étoile du soir et ses rivages que tiédit le soleil couchant sont les voisins de Zéphyr. Le glacial Borée régna en maître en Scythie et du côté du Septentrion ; tout à l'opposé, la terre est détrempée par d'éternels nuages et par la pluie qu'apporte Auster. Sur le tout, le dieu plaça, fluide, impondérable, l'éther dépouillé de toute impureté terrestre. A peine avait-il séparé et fixé les éléments chacun dans ses limites, que les astres, longtemps cachés sous cette masse qui les accablait, commencèrent à fourmiller dans tout le ciel. Et, pour qu'aucune partie du monde ne fût frustrée de sa part d'êtres vivants, les astres occupent la plaine céleste, en compagnie des dieux pourvu d'un corps ; les poissons aux luisantes écailles établirent leurs demeures dans les ondes, la terre s'appropria les bêtes encore sauvages, l'air mobile les oiseaux
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OVIDE
Livre I - Les Métamorphoses -
Les origines du Monde
Ed : GF Flammarion
Pages : 42 - 43
Zeus aux prises avec Typhon