TRANS-MIGRATION ...!
LA VOIE DU SILENCE
En vain, silhouette fuyant la vie, que cherches-tu depuis le choeur ondé de la nuit et des vents si ce n'est le silence fondateur ...?
En vain, à l'idée de dépasser ton ombre, que cherches-tu vers les tombants de l'errance si ce n'est ce brin de lumière que l'éternel infuse sans bruit ?
En vain, par le labyrinthe et les arcanes du silence, qu'espères-tu si ce n'est l'écho tutélaire d'un cri qui te ramène à la seule voix qui vaille de l'étouffer
en chemin ?
Mais ne crains plus les injonctions de Nix, le verdict des Erinyes, ses redoutables filles ? Qu'aurais-tu ainsi fait ou entrepris à leur encontre qui
te livre au tourment. Quel est ce rappel aux ordres impies de l'obscur qui ronge et enténèbre l'azur ?
Saches que l'émerveillement est divine évasion ; la tempête les accorde. Ils préludent déjà en elle aux révélations de l'éther où s'originent les
migrations fécondes du silence, le Silence qui est en tout et dont le Tout se prévaut ; avant soi, longtemps après avoir été, depuis la source de
l'écho : souffle primal, innommable ?
Ne redoute pas les rudesses de la mer ; le moutonnement infini des dunes président aux grandes confessions : ô des-illusions ! vois ici, partout, servage et
trahison vont toujours par deux, se hissent puis naufragent en se cramponnant l'un à l'autre ...
Alors, le silence que tu quêtes est le Tout ; tu es la liberté qui l'annonce, en son règne, fidèle et vraie : ainsi, tu embrasses en silence l'essence des choses :
voici qu'éclosent les métamorphoses.
Une étoffe lustrale et ouatinée en souligne les pérennelles hyménées, l'aura pure qui jamais n'eût failli au chant pers de la lumière !... Oui, les
orgues du silence orchestrent leurs sublimes répons, depuis les origines : évents... Ils parfont la mémoire intacte et sans maux de nos âges immémoriaux. Tu ne
t'y perdrais point ; t'oublierais-tu peut-être, l'instant du passage sans retour vers l'autre rive ? Alors, éclat irradiant l'arc silencieux de l'océan-
mer, goutte parmi les autres gouttes, grain parmi les grains, humble dessein de l'Univers, tu te répands, en phase avec lui, tel le faisceau de
l'étoile depuis la mort lointaine qui nous destine ...
Le silence siégerait au-delà du tumulte ; vague blanche qui chute et s'abîme dans le néant ... L'éloignement, entre vertige et lenteur, dissoudrait
le fracas de l'onde ; dernière louange du silence à la mer où s'absoudre, chuter intouché. Enfin partir serein, esquif cosmique recouvrant le bord fascinant
du dieu Silence !...
MARIN - à bord de la violente tempête et de ses rafales -
Pas de caméra, de trophée, de drapeau, de réclame ! La furie de l'Océan-mer, démesure des vents en bourrasques de silence aux côtés de l'errance... Passage !