LA DECHIRURE !...
Une blessure se ressent, longtemps après, elle marque telle la balafre ! L'âme et l'esprit de la Terre n'aiment pas le forfait qui blesse et attente ! Comment recouvrer le visage d'antan lorsque celui-ci porte les stigmates d'une modernité tentaculaire, hybride, anarchique, uniformisatrice ? A l'instar des barrages que l'on dit très esthétiques et intégrés, des vallées et des plaines défigurées, des domaines souillés d'entrepôts, de dépotoirs et de parcs automobiles immenses, de décharges, les carrières dans les montagnes, à flancs de massifs non seulement prospèrent mais rampent, à ciels ouverts !.. le minerai d'argent aurifère tient les rouages d'une économie suicidaire pour les terres, les îles qui étaient jadis non seulement préservées mais choyées tant elles abritaient de richesses ! Aujourd'hui est à l'heure de tous les pillages, sans vergogne ni gratitude ; question de pouvoir et de profits, la Terre cède le pas à l'éphémère déclin au mépris des racines, s'appauvrit en subissant les arcanes de la norme, des nécessités immédiates, des anachronismes, du manque total de vision et d'adaptation
Une Montagne dans la mer porte bien son nom d'Île, de Territoire d'Outre - Mer. Les monstres d'acier obéissent à la modernité, suivent comme le dernier wagon menant tambour battant le train d'enfer du progrès ; un adversaire aveugle et sourd aux fragiles et défuntes harmonies ! Comprenne qui voudra ... Je dédie à la Terre qui s'en va et s'abîme cette pensée, le regard de la mer orpheline de sa mémoire
Connais-tu encore l'empreinte limoneuse de la terre
Toi qui te meus sur quatre roues dans les airs
Vers le haut et sur les parvis rouges sang
Ressens-tu encore l'appel des vents
Toi qui emmuré humes le souffle des turbines
Perçois-tu l'essence de la raison en ses espaces
Ses sphères où la verticale la droite et l'angle obtus
Délinéent sans concession les contours de la nouvelle grille
Sais-tu combien la Terre balafrée souffre
Lorsque impitoyable tu la saignes et tu la ceins
Des oripeaux infâmes de vils duels
Dont tu sors désormais et toujours vainqueur
Aurais-tu un jour accepté qu'elle fût la Terre-Mère
Gaïa qui te mît au monde et te recevra en son sein
Comment oses-tu Modernité défigurer la montagne
Le massif le déplacer pour lui substituer l'immonde tour
Tarir le chant des sources brûler les hautes futaies de pins
Écrouler les plissements tutélaires ignorer les forêts primaires
Dévier le lit du torrent en le commuant en chaussée
Étêter les collines pour y jucher l'antre vain du lucre
Ainsi la Terre-Mère des mélodieuses et antiques harmonies
Cède sous la poussée de la benne et de l'explosif
Tranche le lien vénérable qui fit de chacun d'entre nous
Un fruit une fleur un animal louant l'âme des saisons
Terre, terres des Îles tant de carrières à ciels ouverts rampent
La déchirure règne Ton regard meurtri atterre
Celui des Anciens qui ne comprennent plus et dont les maux
Me reviennent ici en boucles toutes les fois qu'elle saigne
Entends-tu l'ami des chemins des murets des guérets
Le champs ondoyé la cascade ivre de foi
Les étendues des Rocheuses aux cimes de Cagna entonnent
L'hymne de l'Univers l'ode des oiseaux aux estives fabuleuses
Mais ce n'est là qu'un songe illusion perdue La route mène
Dresse la conscience sur une voie aveugle et sourde
La roue sans fin vainc, ignore le temps de vivre
GHJORGHJU D'OTA
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" CORSICA - POUR L 'AMOUR D'UNE TERRE "
Revu le 21 Octobre 2023
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