L'ÎLE VERTE !...
Sublime, transcendental accord des ciels à mes yeux révélé ; un parfum d'ex-Île vierge, intouchée, presque palpable sous les lumières et les fards des vents tempétueux et si violents... Musique de ma vie toutes les fois euphonique, symphonique... Harmoniques inégalés de l'in-temporel, éclore à l'En-Soi, peupler enfin la viduité et ses improbables limites : l'éternel, l'infinité ! Et aller, caresser juste un dessin d'étoile, une cime, un Everest au coeur de la mer ! Les vents fous et déraisonnés avaient décidé de poser cette thébaïde, couleur de l'espoir, aux antipodes de l'Azur ... ! Une aventure, un Raid sans oriflammes où je me serais, qui sait, retrouvé, dans les plus abstraites et légères féeries, aux confins d'une dernière confession à la Terre-Mère, seul, hélas ! seul, flot parmi les flots, les multitudes, infime brin, poussière dans le vent !
Une île et son manteau de verdure
A virer Le vent les révolins rudes à étaler
Et le tourmentin insolent qui claque
Sous les flèches décochées des nuages
Folies déraisons de nous insensées
Que les clartés fondamentales de l'azur
Pourtant invitent Une rencontre irrépressible
Comme le rendez-vous astral d'une vie
Ultime et fatale osmose Le temps
Et la matière fluctuant vers leur étoile
Les mots qui se prennent alors à fuser
Une pensée osée au vaste lit des vents fous
Au balcon d'une existence vaincue mise Tout
Un brin de liberté recouvre le fidèle amer
La face cachée l'envers du monde un saut
Vers l'inconnu Coupés les racines des sens
Ou du moins un lien de prunelles vers la Terre-Mère
Mais un moment d'extrême profondeur
Telle une fleur qui s'abandonne à la chute
A l'ondoiement du champ Inexorable révolution
Autour de la lune ceignant l'âge du temps
S'oublier dans les transparences s'abîmer
Encensé par les bourrasques et l'embrun
Et n'avoir pour amis que l'écho de l'étrave
L'immémorial figement que les lames
Ne laissent jamais de plisser dans l'évanescence
De l'instant bercé Le dessein précieux de l'éternité
J'allais dévalant les flots l'onde safre infiniment perse
De la mer en beauté au-delà des doigts de la terre des caps
Ainsi de la relativité de la pérennité
De l'inexorablement petit de l'indéfiniment grand
Du poème de l'azur à jamais recomposé
Où puiser sans frein à la source des mondes
Et de moissonner par-delà les sphères numineuses
De l'imaginaire Océan quelques bordées autour de la Terre
§
MARIN - autour d'une Terre vierge -