COMME UNE OFFRANDE AU REGARD ...!
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... Une gigantesque coulée de lave aurait flué vers la mer et se serait figée ! La terre et les blocs porphyroïdes rougeoyant sur l'azur, parcourus de moutons aux panaches cardés. Comme une ode à la forêt vierge et aux parfums musqués d'Orient ; le genèvrier à larges baies et le pigeon bizet se partagent les faveurs du Levant. Je sais la source chantante et le sablon doré que bercent l'arbousier et le myrtier ombreux. Elévation de la mer vers les cieux, dévalement des terres vers la mer : comment évoquer avec des mots pareilles poésies de la Nature en beauté ?
Etranges tombants qui soulignent en tonnant la mer Tyrrhénienne ; un vent glacé cingle et dévale le long de l'Île de Corse, qui nous vient de Borée. La lumière du soleil bas de l'hiver joue entre les nuages sombres de la tramontane et tous les sommets de la terre blanchis pointant l'infini. Ainsi des collines vers les cimes, les camaïeux de la mer et du ciel n'en deviennent que plus profonds. Chutant, abrupts au-dessus des flots, les ères géologiques primitives ou primaires convolent. Le granit et la craie, entre albâtre et métamorphisme ocreux s'accordent aux bleuités de la Grande Bleue. Les vagues ne laissent plus de dérouler, scandant le temps immuable des étoiles. Les oiseaux de mer, sternes naines, cols blancs, aigrettes blanches, cormorans assurent leur subsistance. Leur vol témoigne d'une sérénité que rien ne semble troubler. Il est des desseins et des royaumes minéraux qui confère à l'ineffable ; splendeur, unicité suffisent ! Et pourtant, sommes-nous à ce point fascinés, émerveillés en regardant toutes les fois ces havres de paix où harmonie et composition suggèrent l'oeuvre de l'au-delà, encore et toujours plus familière et attachante ?
Il est hélas et aussi des volontés capables de tout détruire, d'araser une colline et ses tombants afin que trône le règne ostentatoire de la richesse et du pouvoir ; contre- Nature ! Nous ne mesurerons jamais assez combien ces horizons recèlent de prospérité, de vraies richesses, je veux dire : celles de la Terre souveraine et intacte. Je pense également à toute architecture moderne qui, en de tels lieux, se fonderait avec la roche locale, délicatement prélevée là où rien ne le supposerait !
Une sorte d'Urbanisme Insulaire Durable et tout à la fois ancestral où se dessineraient aussitôt les contours légitimes et solennels d'une Insularité sans pareille ; une sorte de nouvelle authenticité que la modernité éclairée et respectueuse de tous les terroirs et spécifités géographiques et culturelles répandrait avec mesure, soins, et bien sûr respect des rivages, des lottoraux, des exceptions environnementales...
- MARIN -
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" TOMBANTS DE L'ÎLE DE CORSE "
Revu le 04 Février 2023