LE VENT EST FORT ! ...
Une frange vaporeuse et blanche lointainement s'étire, étincellante. Le Solstice d'hiver ne démérite pas encore !
Un chiffre, une force, l'échelle des vents : est-ce bien utile !
Mais de l'émulsion iodée que l'on respire à pleins poumons ? Céleste alchimie ? Etranges transes que le passager des vents se doit de danser en reveillant l'ancestrale pantomime aux dieux ...!
Que dire, quoi évoquer, comment imaginer pareilles énergies, un souffle qui jamais ne s'épuise, le dénouement fluide des forces obscures ouvrageant la pierre, les falaises !
En explorer les spires invisibles, en risquer les arcanes, le labyrinthe, la furie des éléments que le chaos ne vainc pas !
L'harmonie se fait âme qui effleure et caresse la mer d'un revers d'aile, qui reçoit, l'instant d'une bourrasque, une gifle d'embruns aux envivrantes fragrances.
Perdu au milieu de l'immensité des puffins, cerné d'azurs chavirés, oser, mériter l'Eau-Delà du coup de temps...
On se sent si petit, perpétuel enfant de la mer, à l'orée de l'autre rive. Partir, revenir, qu'importe le sens !
Le silence de la mer prend la forme d'une ellipse, à la fois orbe et roue du temps. Le vent en dispose, le Tout compose, l'éternel en allé demeure, souverain...
Marin, tu n'es que de passage, humblement ! La mer te prend tel un brin de conscience, te ramène au balbutiement de l'être. Te voilà rendu, probable soupçon, à l'infinité des possibles qui te destinent et t'absentent déjà.
- MARIN -
Eau-Delà
Revu et coorigé le 03 Mars 2019