ILS auront été puissants à mener et à essaimer les guerres, les conquêtes, par-delà les mers et les océans, depuis les siècles des siècles, jusqu'aux Empires ! Ils restent impuissants à contenir, à régler, à venir en aide à une situation de crise humanitaire. Deux poids et deux mesures ; d'un côté les richesses des conquérants et de toutes les conflits, les marchés des armes, juteux ! de l'autre, un devoir humain. D'entre les deux, sachons faire la part des choses : agir plus facilement qu'on le fait sur d'autres théâtres
!
Vous avez de la chance. La honte ne tombe pas sur les morts.
Éteins
ta haine des assassins trépassés.
Le plus pur de tous les liquides a lavé
le péché de l'âme émigrée.
V. MAÏAKOVSKI - Prologue -
DES GENS DES BATEAUX
Non ce n'est pas le Cimetière Marin de Paul
Ces lieux de paix et de sérénité éternelles
Qu'une longue vie enfin accorde à la Vie
Un temps que l'on comble de printemps
Il est hélas d'autres cimetières plus marins
Encore que toutes les tombes de sommeil
Et d'obscurité Inondés de silence azuré
Là-bas au large désespérément avides
Où les cris les clameurs des abysses
En multitudes emplissent la Grande Mer
Et scandent de vagues en vagues les ères
De naguère et l'ignominie de la guerre
Les naufragés les disparus jamais plus
Ne meurent mais ils hantent depuis
Comme ils dérivent l'espoir de l'aube
Grèvent la longue nuit des tyrans
Ô Grande Bleue des périples lointains
Des mythes et des légendes antiques
Toi qui bâtis les empires et peuplas
De rêves et d'illusions tant de mirages
Comment peux-tu ainsi happer le destin
Nourrir la fortune de mer exalter l'horreur
De la perdition mener la fuite suicidaire
Devenir l'égale de l'indifférence coupable
Du crime de lèse-majesté perpétré contre
Les gens d'une traversée et vers l'au-delà
Livrer au malin tes miséricordieuses faveurs
Au coeur du coup de temps et du grain
Scènes atroces d'un théâtre vénérable
Je ne reconnais plus ta voie de lumière
De tous les balcons qui chutent dans l'azur
J'entends tinter l'argent clinquant de l'or bleu
Sur les rives de l'insouciance et de l'été
Monte déjà le plain-chant de l'enfance
Et le même flot berce comme il retient
La voix innombrable de la mer trahie
Ainsi de la guerre des conquêtes de l'exil
Que ne t'aurions-nous pas poussé à faire
De plus sordide et cruel Ô Mare Nostrum
Que de déchoir malgré toi et tes rudesses
Dans ce funeste sillage le Ciel et les ciels
Sans nombre des étoiles uniques périssent
Au croissant de lune à jamais marqués
Du sceau fatidique de la damnation
Alors l'autre cimetière marin des blessures
Du monde et de tous les mondes s'offrent
En partage à la barbarie à la raison sans foi
De l'oubli des privautés des crises et des conflits
Comme il m'est pénible d'être par toi pris
Emmené à travers orbes et ellipses oniriques
A bord d'un Bateau Ivre en côtoyant l'Albatros
Et de loin en loin à toujours revenir et croire
En Toi
- MARIN - Pensées en Mer, abandonnées au long sillage d'un rêve bercé d'illusions, là où dit-on, la mer et ses amers sont un pont entre les peuples !...