LA PHOTO AVRIL 2015 !...
L'arbre demeure vénérable
Comme une fleur en étoile
au printemps qui vont éphémères
Une grappe de fleurs
blanches pour un songe une île une enfant
tendrement bouquetière si fragiles
Onde de clarté étrange
chant anodin
me diriez-vous et pourtant
voici une humble image
instant point vernal volé
là-bas au plus intime
de la lagune à tort asséchée
d'un jardin en croissant à nul autre
pareil que parfait
Avril et qui s'esseule
au feston d'une jeune pinède
Mais l'incendie criminel
en aura calciné et meurtri les atours
sans autre raison
assassine que la cupidité
Je marche seul
depuis si longtemps déjà
Seul et rompu aux forfaits
Nul bruit Au loin toujours
le tocsin
la frondaison hérissée de pommes de pins calcinées
innombrables
geint imperceptiblement
au souffle de la brise marine
La brûlure ne désarme jamais
Ces lieux me rappellent un peu
le Shott du grand Sud Tunisien
El Djerid la Sebkha vers Tozeur
Nafta chauffés à blanc
et les vapeurs des bouffées
torrides et salées que déchire
rarement l'aile d'un oiseau
ou la course du fennec traqué
Dans le ciel dévasté
des jours de l'été sous les flammes
les asphodèles blanches
résistaient
Reines choyées puis recluses
Magie du bulbe vivace
Quand de la terre noire sourd
un champ lactescent
Ainsi de la voie lointaine
de ces rivages
fabuleusement africains
que les colons défigurent
jadis et demain encor
selon la sordide
engeance des sots et des fats
Et là devant soi
merveilleuse
une scène tutélaire
que l'aède n'aurait pas omis
d'immortaliser
une divine métamorphose
Un vieux chêne liège
aussi emblématique du Sud des Îles antiques
que le serait un visage minéral
façonné par les vents et la pluie
un chêne aux doigts immenses
renaît des morsures du feu
et reverdit
Atolls de fraîcheur îlots
dans l'azur bruissant
A ses racines l'asphodèle
resplendit comme elle se donne
en lui montrant le chemin
prodigue de la lumière et du vertige
Ainsi les dieux
l'exhortent à ne pas mourir
Ainsi de l'emblême
du symbole de l'arbre de vie
du visage de la terre
et du Ciel
profondément marqués du sceau vil de la ville
!
MARIN
2 ème Ecriture et en cours, pour une petite fleur, Emma, qui ne connaît plus ces printemps qui déclinent l'adieu aux Grands-Parents