CESARE !...
J'aurais depuis nommé ce Site et ces Ecueils : " Césaré ", afin de ne jamais oublier...
TEMOIGNAGE
Lorsque nous revîmes ces écueils, il nous vint aussitôt une pensée, comme un lointain écho, un vagissement que les brisants étouffaient, obstinément ! Mais il n'en était rien, nous nous tûmes. Puis lentement, s'esquissait un rocher couché dans l'eau, une silhouette, un visage surtout qu'inclinait le flot, comme une invite, une supplique ! le regard levé au ciel, la bouche ouverte mais effacée, le nez, le menton tout juste dessinés : signes du temps qui fuse, éternise... nous évoquions alors, d'un commun accord, comme une sculpture, un visage d'enfant pétrifié que les lames ne laisseront plus de lisser, de polir, étouffant de lancinants appels à la grande - mère !...
Nous aurions nommée cette présence, ce visage figé où sont gravés les traits de la candeur, de l'innocence !
Il s'appelle CESARE, ( Prononcer : Césaré, avec l'accent tonique sur le " Ché " ! Ainsi de
notre Petit Fils, perdu et séquestré à l'âge de 9 Mois, alors que nous accompagnions ensemble les premiers mois de l' enfant et Petit-Enfant. Depuis 7 longues années que les deux Dadais lui servent de parents, il n'aura plus jamais revu ses Grands-Parents ! Ainsi du Dikat de l'Adulte érigé en profonde connerie éveillée. C'est ainsi, on y peut rien, à 15 kms du foyer
!
Nous avons alors cherché son aînée à l'entour ; une présence minérale se dressant face au sort tragique de l'arrachement ! EMMA, une ravissante Petite Fille, qui subit le même traitement de la Séquestration, depuis 7 Longues années aussi ; les Dadais jouent coup double, s'illustrent, en frappant de plein fouet, tous les jours, sur l'Enfance. Lorsqu'on se ment à soit-même, à deux et face à face, on ricoche sur le premier forfait, le mensonge de l'autre ; lorsqu'on s'enfonce dans la niaiserie et l'orgueil mal placés, on glisse dans la fange, on nage dans la flache.
Mais point d'autre rocher ni de bloc alentour qui nous eussent un peu rapprochés de l'âme soeur, d'une présence pétrée, éternelle, aux traits de la petite soeur, nous accordant l'assurance de retrouvailles inéspérées, là-bas avec CESARE !...
Et nous avons tourné, déambulé, seuls, le long de ces côtes acérées, au coeur même de ces vagues aux assauts terribles : rien, rien que cet apparition mordorée, abandonnant aux ciels tourmentés des vents un oval d'ange fugace et si changeant. Et nous revoyons, à neuf mois, dans son berceau ouatiné, le petit enfant, les yeux fermés, ceint de sommeil, souriant à l'envi aux voix familières berçant un long repos.
Ainsi de donner un sens à l'errance, à la solitude, luttant contre le verdict implacable et impitoyable de ces deux Grands Dadais, prompts à s'afficher et à pavaner sur les réseaux, avec ce que leur auront légué leurs Parents, à toujours : le sens de la Mer !
Il est tant de fois où les larmes de l'amer coulent à flots ! Autant en emportent les vagues, battant sans fin, martellant sans frein, le silence et l'absence, frère et soeur de la déséspérance à venir .
MARIN A CESARE ET EMMA