OUVERT SUR LE LARGE !...
Comme un penser vagabond
Allège le coeur Solitaire
Je vais en ce matin vernal
Courir le flot doubler un cap
Droit dans la lumière du soleil
Au vent d'une île bouquetière
Voguant par ses champs d'azur
Le large hèle comme l'appel enivre
L'instant irrépressible beausit
Et nous destine au-delà de tout
A faire humblement cavalier seul
Le vent mugit la mer tonne
Les petits albatros virevoltent
Les nuages d'embruns donnent
Vainquant le tumulte des flots
Pour que s'en-vole Ô Ciel le silence de la mer
Et nous allons légers partageant l'éther
Renaissant inlassablement aux vagues
Charmeresses des îlets et des caps
L'horizon dévoile tant d'énigmes
Revêt tour à tour autant de visages
Que la terre au loin panse de plaies
Et sourit à la fortune malgré les Dieux
Et nous ne laissons d'entrevoir ces mondes
Qu'un pendule immuable frappe
Du sceau de la Providence et du Malin
Ainsi dérivent les messages à l'Océan
La mémoire de toutes les mers ceintes
Qu'auréole l'antique thrène de l'absence
Qu'auront chanté et loué les aèdes
Les sombres hérauts de l'amer maudits
Là où l'abîme renaît sans fin
De l'Univers fabuleux des métamorphoses
Ouvert sur l'infini Quel est ce songe étrange
Qui émerge Le néant hors du temps fonde
L'éternité d'un penser libre et allègre
Que berce l'obstination vague
De n'avoir jamais été Mais à la source de l'éclair
Illusion passagère Âme messagère
Souffle dans un désert foulé par les grandes marées
Au jeu du labyrinthe revenons ensemble
Ainsi du jardin d'enfant que l'on ouït
Secrètement en Tout-Choeur-Océan
Qu'entonnent en vagissant quelques rochers noirs
Là-bas sur les rives d'un bonheur perdu Amers
Incompréhensiblement grevés de douleur
§
MARIN - Pensers en Mer - Toujours, hélas, comme une première et dernière écriture, jetée en pâture aux silences de l'absence, que le Large panse lointainement ...!