" KERNAMER " !...
CAIRN ___ AMER
KERNAMER
!
Régression inéluctable
comme par enchantement
Là repose le tribut sensible d'un coeur
qui s'abandonne à l'harmonie
Dans le plus vaste des silences
vers l'amer en allé
Il regagne le Large
S'impreigne de la fascination
vitale du vide
d'un jeu létal
_____________
On y eût abrité
comme un talisman
évoqué aussi le nom
d'un petit port
que bercent les mers
si lointaines de mon coeur
et de Bretagne
ces amers aux ardoises
diluviées
dévalant leurs pentes
sous les galernes
du solstice
où brasille l'aube
d'un grand départ
le sourire radieux
d'un fils de la Manche
j'en essuie encore
les gifles de givre
les morsures du sel
et de la sueur du labeur
depuis ces coups de temps
qui auront rudement
courbé tant de fois
le port altier
de mes jeunes chevauchées
A bord de tous les voiliers
j'entends j'entends
qui m'emporte toujours
L'écho tonnant
de la Côte Sauvage
des brisants et des écueils
La terre et ses couchants
Ne saignaient pas encore
mais se donnaient la main
en regagnant l'Iroise
de Frehel par les Héaux
Mon dieu que l'imaginaire
des enfants petits et grands
demeure fabuleux
Quand il s'ébaudit
sur l'azur des ciels
et du grand bleu
comme les hérauts
de la délivrance proche
Quel numineux vaisseau
que la candeur
s'abandonnant au sein
dans les bras apaisants
de la mère étendue sur le sable
Je vois tout ce que ces pierres
délivrent de mots
confient de maux
crient à l'absence amère
ces pensées à la fois polies
rugueuses et grenues
Que les rides du visage
esquissent depuis l'amertume
de la blanche écume
Et qu'effleure une larme
chue de la harpe
dont la corde s'est brisée
comme un lien
aux doigts de l'ultime caresse
Ô solitudes azurées
mémoire de nos jeux
d'antan fredonnez
à l'orée de l'éveil ce cantique
aux musiques mortes
embrasez les tendres clochers
veillant tant de plaintes égarées
dans la nuit obscure
qui rassemblent
au-delà du sursis
du long sommeil de la houle
Subtil équilibre
Une alme présence
en délinée
éphémères quelques figements
à la silhouette
vacillante
les traits d'un port unique
que la souvenance des vagues
accordent
Trace empreinte
d'innocence
le doute et la raison
naufragent de concert
si près de nos citadelles
Stèles osées que l'insouciance
brandit sur l'ombre trans-portée
et par trop abyssale
d'une lueur qui m'eût distancé
Voici amies pèlerines
les confidences
d'un petit poucet
osant sur l'autel des cieux
l'humble amer qui l'eût un instant
révélé un peu plus près des étoiles
avant que de sombrer
de jeter l'ancre
avant que de s'élever
au-delà de la dernière pierre
de plus en plus léger
Aux confins de tout absolu (e )
vérité________________ philosophal (e )
MARIN - De Passage - Amers