APPARENCES !...
L'eau par trop claire
funeste augure
Ce qu'il nous reste de la brise
un mince filet de vent
qui se perd et qui s'étire
languissamment
Comme les apparences sont trompeuses
on eût encore cru volontiers
aux eaux poissonneuses d'antan
Mais il n'est ici que néant
la vie sous-marine
se serait enfuie
Le vent droit et le soleil
ne déclinent plus le chant du jour
appareillant vers nos lendemains
de joie d'antan
Une petite houle souligne
le lointain coup de vent
sur un ciel sans oiseau
L' azur délavé
aux moiteurs répugnantes
de la cinquième saison
saturé de gaz et de fumets
dénature l'horizon
Pardonnez le noir propos
ces sombres évocations
mais faut-il se perdre
s'enfuir vivre seul
pour rallier quelques arpents
de sérénité et d'authenticité perdues
C'est vrai lorsque l'on vient du tumulte de la ville
comment poser un autre regard
sur ces rivages
le voyage
de l'émerveillement
de la découverte
de retour en enfance
MARIN