C'est un repaire de vagues ! et puis Cesare, tu n'es pas si loin de moi ; je t'adresse, Petit Fils, ce chant de solitude et de nostalgie, parce que, Petit Fils, j'erre à travers les années perdues que t'auront ravies tes parents ! pour toi, mon PETIT FILS, ce magnifique Chant d'Amour et ces images pures pour te souvenir, un jour
!
Il n'est là-bas, les jours de grand froid, souvent, des lames qui ne sont que l'oeuvre du vent, sans l'ombre même d'une onde de houle lointaine ! Et la mer est à ces vagues nerveuses, emportées, radicales, fugaces, qui claquent au vent des rochers, qui ceignent les écueils comme une écharpe le cou d'une jolie demoiselle à l'épaisse chevelure déliée !
A l'horizon, les puffins dansent l'ivresse et jouent ! il est vrai que nos petits Albatros de la Grande Mer, si bleue, sont malgré tout casaniers et adorent, en feignant prendre le large, les solitudes blanches d'une côte que les déferlantes élongent en épointant des rochers énormes et lisses.
Vers la vallée de la Terre, les hautes montagnes toute proches creusent profondément les clartés de ces jours de Ponant et de Mistral qui préludent au froid. Autant de perspectives qui sur la mer, vers la terre, confèrent à ce théâtre quelques inoubliables et envoûtants vertiges.
Et c'est au coeur d'un choeur d'eau et d'embrun que l'on se laisse happer en dévalant le cours feutré de pentes safres et soyeuses, coupé de tout artifice et apparat qui nous rappelleraient à un quotidien grimé, dépossédé des atours naturels de la beauté et du patrimoine imprescritible d'un temple insulaire rare.
Que ces lignes servent à toujours le sens et les desseins îliens d'une particularité essentielle et ravissante ! Que les hommes de cette terre recouvrent également le cours lent et prodigue des métamorphoses que les éléments parfont sous leurs yeux ! Qu'ils fassent de la pierre le somptueux revêtement de palais à visage humain solennellement intégrés aux paysages grandioses qui défilent ici sous nos yeux médusés !
Il est encore temps de défaire l'innommable hideur des cités pour renaître de la laideur des faubourgs et de l'anachronisme dévastateur de l'entassement et du commun déculturé sans goût ni esthétique...
Lorsque l'on habite pareille terre, au coeur même d'un passé encore si présent, d'une campagne qui se révèle toujours comme une véritable offrande, on ne fait plus n'importe quoi !
Et aux élus, nous disons : " Attention, votre Terre est en sursis, risque l'uniformisation du béton, le mitage et l'envahissement hybrides d'une modernité qui ne s'orienteraient que vers le profit et l'entassement, la dispersion d'un habitat blessant son entourage naturel et totalement inadapté aux cirques qui vous enceignent !
Nombreux sont ceux qui l'auront déjà compris et qui se sont orientés vers le mariage heureux des âges, entrant de pleins-pieds dans la nouvelle dimension de l'art de recevoir, de plaire, de rendre à la terre et à la mer le visage solennel de la vérité et de l'intarissable source
CORSICA...GO56