" Esprit né de la chair ! Ô dérisions, quand il n'aurait jamais été de l'âme ce fruit, lentement, qui mûrit au pied de la Source ... "
Ô MER DES OCÉANS
Ils seraient si nombreux, tellement silencieux, empruntant les voies de ces écrits par simple curiosité, sans lendemain, comme on traverse du regard les pages et les plages d'un quotidien creux ou lassant !
Emplis de mots faciles, les bouches déliées mais si peu profonds, ils ont la lecture légère et la halte n'est pressée que parce qu'elle signifierait communément survol, rapport à l'être-soi-écorché, temps perdu !
La réponse est toujours à la hâte, tardive ou n'est pas ! ... La vitrine et l'étal sont leurs thébaïdes où jouer et tenir incessamment le rôle des arrivés sur le marché qui situe et qui place.
Mais de la parole dénuée, du geste humble, de la présence sur la toile saine d'une pensée, d'un acte, d'un don : il n'est personne ! On ne se risque pas ici à paraître ...
Alors de poursuivre ainsi le prélude au Solo ; après tout la rime et la muse sont bonnes et fidèles compagnes qui jamais ne s'absentent ou distancent ; et de nourrir plus loin, plus avant l'espoir de quelques rendez-vous avec la mort, je veux dire la source que l'on approche, pas à pas, tant elle fait si peu de bruit, rayonnante et mélodieuse mais aussi tellement pure et si bonne. Ainsi, comme elle, confier à la terre des dieux les maux d'un regard que toutes les vagues de la mer revêtent des charmes et des sels de l'embrun.
Encens dans l'azur qui s'élève et rejoint les nues, pour retomber en pluies d'étoiles sur le parchemin précieux de l'esprit né de la chair : pour l'âme vierge, que l'eau et l'infini imprègnent, à toujours...
Fragments pour un délire que l'onde absinthe accorde, le temps d'une échappée schyzo-tonique, envers et contre tout ; d'aucuns auront saisi les horizons barrés d'une souffrance polymorphe, subliminale, que la dérision parfois exacerbe !
L'écrit n'est plus de ce monde, par trop et déjà irréel ! Livré aux codes et aux habitus tellement factices qui ne se passent plus de la foule, des lieux communs, de ces puissants leviers qui brident et enjôlent comme ils enrôlent l'acteur du système au royaume du cercle et du micro-cosme, des clans comme il se dit souvent, aux plus hauts niveaux...
A qui écrit et se confie en portant nûment quelques révélations où beauté et amour se côtoient, pour celle ou celui qui se donne et se rend à la nature, touchant à l'abnégation, que signifie l'isolement lorsque la page blanche à la marée d'écume extrême ressemble, si ce n'est uniment ouvrir une fenêtre grande ouverte sur les prairies verdoyantes de l'amitié et du vrai lien de coeur !
Mais ils sont et demeurent pléthores inconnues, hélas ! ils se jettent à bord d'un espace pour en rire, juger, plaindre ou reléguer les contenus... Ainsi en témoigne la pauvreté et la misère du message parcimonieux !
Qu'importe, le chemin des étoiles éclaire le pèlerin, celui qui reste fidèle à l'ami ici-bas, qui l'écoute et le comprend depuis le silence de la mer abyssale ; est-ce là ce point d'extrême vérité qui importe, à découvrir entre les mots diluviés de l'errance allant solitaire et prodigue relater l'aventrure d'une passion au seuil de la foi, pour renaître enfin et à toujours des cendres de toute vanité !
Et de pousuivre, côtoyer l'harmonie Nature - Homme ! L'Albatros, le Puffin jamais ne blesse le marin ; ils l'accompagnent en planant. Mais il est encore sur le tillac tant d'occasions de s'en moquer, de railler, d'ignorer
!
MARIN A-TERRE
Écrits - Schyzo-Tonique -