OCEAN-MER ...!
" Il y a deux manières de conquérir et asservir une nation. L'une est par l'épée, l'autre est par la dette. "
John ADAMS, président des États-Unis (1735-1826)
Mer et Océan auront rimé avec invasion, guerre, conquête, massacre, génocide, colonisation ! L'homme faible d'abord puis le règne animal et marin ensuite, auront été à grande échelle les victimes des tyrans, au diapason de l'essor des technologies. Il est terrible de constater à quel point l'homme-dieu s'intrônise et s'inféode, au-delà de tout, comme le maître des Océans et des Mers, ne laissant plus derrière lui que cadavres, naufragés, destructions et souillures irrévocables ; d'où ce modeste texte, pour éclairer peut-être les desseins de l'Azur qui auront été par lui bafoués à outrance, au zénith des Lumières et de la Raison très pures ... La richesse des Empires n'eut désormais plus aucune limite. Mais qu'en est-il aujourd'hui du Patrimoine mondial de l'humanité ? Une humanité dans sa plus large majorité soumise qui se lamente et souffre de ne plus manger à sa faim, depossédée de tout, de la semence comme du rêve, si loin du Léthé qui lui eût fait oublier les terres et les contrées fertiles de ses origines ! La mer des hommes, jamais n'eut imaginé pareilles menées sur son dos, la mer raillée, prostituée, mère à son insu livrée à tous les vices, à l'agressivité détournée depuis les soupiraux de l'enfer !
OCÉAN - MER MER - OCÉAN
OU LES DESSEINS DU CIEL TRAHIS
Qui de la mer
du soleil
depuis mon beau vaisseau ivre
inonde d'un bleu intense
le souffle clair des vents
Un étrange reflet
monte des océans
miroirs sans tain
aux fards innombrables
où le ciel des jours
ressemble à la nuit sans fin
Et lorsque volutes et fumées
gaz insipides et rejets
enténèbrent le cours
du temps et des astres
en grimant l'azur profond
d'un triste voile gris
la mer étale n'est plus
alors que morne plaine
où vaguent les débris
du naufrage irrévocable
Mais comment le ciel
peut-il autant bleuir
tandis que la mer étincelante
au zénith s'assombrit
Faut-il que l'eau et le feu
s'unissent et pâlissent
l'enceinte de l'espace infini
les abîmes lointains
qui la nuit s'illunent
Bleu-de-ciel
et neiges éternelles
ainsi s'épousent
au diapason de l'obscur
constellé de splendeurs
et de mirages
L'infime ne saurait manquer
afin que le tout
engendre vie et candeur
Cinq éléments concourent
à mieux dévoiler
les desseins de l'Unique
et cueillir à la source
la certitude d'une révélation
comme l'inclination
à déceler au large
l'envol et le salut providentiel
Et me voici à l'orée du Ciel
ici-bas me tenant sur une vire
fabuleuse
une autre rive tandis que je décrypte
ces messages d'en-Haut
qui me sont mandés
Mais d'aucuns l'auront compris
et les tyrans proclamés de leur nuire
ne laissant plus de défier
de raison très éphémère
l'antre pur et vital de la mer
Loin de révéler en elle
les voies lumineuses
de la rencontre du partage
et de l'échange
mers et océans
auront été par eux trahis
en portant vers les nouveaux mondes
la géhenne du feu et du fer rouge
On aurait tant espéré
qu'il n'en fût pas ainsi
des puissances navales
rayant à toujours
de la mémoire des siècles et de la légende
civilisations et cultures
aux seuls profits de la richesse
des conquêtes et des empires.
Mais au-delà du bien du mal
l'homme à la nature
s'oppose et domine
farouchement
Tels auront été ses complots
depuis qu'il demeure
le pourfendeur de l'outil
et de l'arme sanglante
reléguant l'animal
au rang de dominé perpétuel
et plus encore lorsqu'il fera
de l'obstacle naturel à franchir
le pari fou de le traverser
et de ses vaisseaux lourdement armés
l'instrument invétéré
d'une emprise tutélaire et impitoyable
De là les menées funestes
qui le conduiront de par le monde
depuis les origines de la navigation
terrestre et maritime
dès qu'il pût flotter et se déplacer
inféodant alors son assise
et son règne sur la domination des étendues
Cela lui valut autant de batailles
que ses innovations ouvraient de champs d'horreurs
aux dépens de toute éthique
et morale
bafouant cruellement et doublement
l'azur et le sacré les Saintes Écritures
Mer-Océan Océan-Mer
déchus
diaboliquement outragés
face à l'homme parjure
comme il se défend
en ce jour des ciels que l'oiseau de fer dilacère
et souille incessamment
Ô vastes contrées blanches
et azurées que rougit le sceau
le blanc-seing de la barbarie
morbides sillages
infamantes traversées
qui eurent nié les peuples
vaincus et soumis
au-delà des vastités inconnues
Les conquérants ne voient
toujours pas en elle en toi
les nobles promesses du ciel
mais la soif cupide des grandeurs éphémères
Et par-delà le crime le meurtre
qu'ils perpétraient dès lors à leurs fins
l'odieuse traite des esclaves
arrachés à la Terre-Mère intiait le malheur
Et la mer les emportait malgré elle sur son dos
vers l'enfer et l'oubli
En cette ère d'exil et de plaintes
à l'ombre de la guerre
fuyant les massacres et le sang
la Grande Mer
tant de mers lointaines
vivent encore les affres de la trahison perpétuelle
accusant la sentence et la victoire de la force
sur le message pacifique de l'azur
Les naufragés les noyés sans âge
rejoignent l'immense sanctuaire marin
abondent le cimetière des cétacés
ces champs de hideurs maculés
d'or noir et d'un sang trop pur
Tyran dictateur maître des machines à tuer
Quand comprendras-tu que mer et azur
sont indéfectiblement liés
unitivement mariés l'un à l'autre
source inépuisable de féconde pensée
prairie fertile où naissent
et prospèrent les racines du ciel
Générosité et amour n'auraient d'égals
que les attentions et le pacte d'allégeance
que vous leur devez à toujours
pour un soupçon d'éternité
une destinée gratifiante et louable
sur le merveilleux royaume des mers
au seuil du Ciel et de l'enfance de demain
!
MARIN - Les Desseins du Ciel Trahis -
OEUVRE / TCHOBA