ZOOM 50 Optique !
Au premier plan, un Rider témoigne ! Houle d'ESE et Vent dominant d'ENE ... La mer totale prend des allures fantomatiques. En arrière-plan, des barres se forment, n'en finissent plus de se dresser : elles résultent de la rencontre, du heurt entre mer du vent et houle lointaine. Des creux hallucinants qui auront été approchés, sillonnés lors de ces bords qui permettent au Rider de se replacer, de revenir vers le terrain d'aventures, ( Spot, dit-on, dans le jargon branché )
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La mer, une vague messagère, comme un fleuve qui roule les damnés d'un rêve, une rencontre, un sourire aux lèvres que la destinée déchire...
Marin
LE DELIRE A CHOISI
Overmast et bien au-delà pour signifier et camper le potentiel d'une destination hors du commun ; on ne joue pas ici, on s'adpate, on survit, le temps d'une folie. Le vent est encore raisonnable ; il souffle en grand frais dans les rafales. Le vent moyen se maintient à la force 6 Beaufort. Nous sommes à plus de deux nautiques du rivage.
Les jours de grands vents, ces lames gagnent du terrain et la côte ; elles déferlent en déroulant et, plus encore, en s'alignant parfaitement pour que le vent en emprunte les longs corridors ; c'est effrayant ! Quelle majesté, quelle amplitude, quel souffle confère au tout cette étrange munificence, l'énergie magnifique que les vagues dévoilent en chutant, dans leur ultime apothéose verticale !
Comme l'on se sent tout petit en dévalant, en avalant toute la mer et le vent, lorsqu'elle mêle et confond les ciels à nos yeux ... Ces lieux de désolations sont aux saisons, à la solitude, aux migrations qui ne laissent jamais de tarir, de grever le tout d'une pesante absence lorsqu' un seul maillon vient à manquer.
Nous eûmes croisé au large en des jours moins lumineux ! Il y faisait si froid. Et les bourrasques cinglaient fort, giflaient au visage ; les vagues qui nous précédaient noyaient un rêve dans ses nuages d'embruns ! Baptêmes originels, malgré nous, hors du temps, plus que significatif lorsque la solitude prime et prévaut, omniprésente, jamais fausse ni menaçante ...
Ainsi des grandes étendues où s'étendre et se coucher pour panser ses plaies
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Le vol de l'oiseau marin a circonscrit la scène, l'acte et le théâtre à ciel ouvert. Le cirque est somptueux ! un cri, un trille se perdent dans le tumulte des flots. Viennent la chute et l'avalanche d'écume en rouleaux de ciels tapissant la mer de nuées pétillantes. Insouciante euphorie, un geste eût suffi à engloutir cette pensée, à redonner à la mer sa virginité immuable et régénérante que le nomade, l'aventurier, le mécréant n'ose pas encore fouler
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- Récit - Solo, à bord de la folie -