LE TOURNANT DU GRAND SUD !...
Je tiens tant à ce texte, à ces horizons et ses tombants. Qu'ils m'arrachent à toutes les larmes de l'amer
!
MARIN
Livré corps et âme
à l'errance d'un matin d'été
je me confie au vent
du large là où les îles
lointaines à l'aube
s'élèvent au-dessus des mers de nuages
et nous ravissent
en fleurissant Vernal parfum
Deux points sur l'horizon
traçent une route
si distants et si proches
qui s'esseulent
comme s'ils se fussent fondus
au coeur diluvié
d'un bestiaire minéral
hallucinant
Une haute balise veille aux écueils
aux vagues avalanches
dans le Ponant
Et vers l'Orient
quel faisceau paraphe l'ouvrage
des Titans
balaie le vaste labyrinthe
du légendaire détroit
Ultime issue de nous Serment
Deux sentinelles rayonnent dans la nuit
d'un clair éclat
Occultations fébriles
Message à la mer
Feux dédiés à l'obscurité
au faîte d'une tour
orpheline
dont le regard inhabité
perpétue la lumière
Providentielle présence
Sihouette inanimée
lancinant rappel à l'oubli
lorsque la tempête
nocturne
précipte contre les brisants d'un revers de verre
l'étrave et le sillage
d'une frégate à la dérive
que le grain aveugle
Je les sais aujourd'hui
abandonnés au ressouvenir
juste relégués
un peu plus bas
par les baies accores et l'aplomb
de l'histoire conquérante
d'un autre empire
livré aux vastités du silence
comme à l'intranquillité
Voyageurs
si vous passez le Tournant
nombrez les sentinelles
entre terre et mer
Entendrez-vous résonner le cahot des calèches d'antan
le chant le cri des gabiers ferlant
la misaine et l'artimon
au passage des Moines
Ces voiliers entonnant comme un chant de délivrance
Sous le vent commence l'interminable bordée
que guide le puissant Levant
Cap Marianon des antiques portulans
dévoile son fortin carré
dans la désolation
d'un tombant que submerge les hautes lames
Les galères passèrent
depuis les trirèmes
l'odyssée des aèdes
Une vieille ruine domine
Quadri mordorés
Le long d'un chemin sineux
telle une ronde
qui dévale pavé vers l'azur
Surgit un amer impavide
et majestueux juché sur la roche
consacrant les pèlerins disparus
les marins
et leurs immémoriales légendes
Vous qui interpellez le temps
que la polyphonie habite et souvent émeut
qui retenez de ces lieux la marque des cieux
et des hommes jadis veillant le voyage la Liberté
redonnez-leur vie l'éclat des splendeurs passées
qu'ils soient et louent la halte prodigue
le partage la rencontre
D'entre les hommes de la terre et de la mer
il y aura toujours quelque havre
où rêver autrement de passage les féeries d'un océan
d'une île à part
aux charmes enivrants des racines et des sucs de ciels
§
- MARIN -
Pour l'amour d'une Terre
2 ème Ecriture - En cours - le 17 Novembre 2021
3 ème Ecriture le 02 Janvier 2022 et encore et toujours en cours
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