Dans le regard de la Mère, toute la détresse tournée vers la terre ! La Mer était vouée au voyage, à la rencontre, à l'échange, à la fraternité ! La Mère n'en voudrait pas à la Mer ! Mais l'homme-dieu des minables menées s'en est emparée, l'aura vaincue, assassinée, détournée de ses desseins pacifiques et si purs ... Le Ciel n'était-il pas à portée de nos mains ? D'où ce texte, humblement abandonné à la dérive des continents, entre chagrin et révolte. Les tyrans font l'histoire ; le Peuple est soumis, il subit, s'exécute par la force et l'in-connaissance !
UN CRI , BAGDAD, DAMAS, GAZA, KABOUL : UNE SUPPLIQUE !
LE DEUIL SERA DÉSORMAIS TOUT DE BLEU VÊTU
Dépassons nos frayeurs
d'emblée libérons l'Ether
de ces apparences délétères
dont la tragédie fonde ses leurres
Mais voyons ce qui importe
un Ciel à portée de la main
le divin prélude sans fin
dès l'aube qui réconforte
Plus loin et plus pur
devers toute mésalliance
je vois ce que la souvenance
sous la peau du diable abrite de souffrance
L'aura de la terre
je veux dire la mer
à toujours trahie
Ô mortels desseins des impies
Quel thrène lourd et amer
torture un choeur océanique
La traîne des fins mutiques
comble les chasmes de l'enfer
Depuis tant de plaines des vastes prairies
souverainement marines
monte la sentence des Erynies
toutes les larmes errent carmines
Les lames dilacèrent par le fer
les sanctuaires du vide
Les Cieux impavides
noient l'enfant de la mer
Le vain Azur se recueille
comme il espère toujours et apaise
les foyers la fournaise
des pérégrins en deuil
Que la foi les délivre
des armes qui s'enivrent
et rompent au noir devoir
Chaque amer veille une lueur d'espoir
Mais par de cruelles menées
maints desseins inassouvis
le Grand Bleu abdique et sacrifie
au royaume des saints
Plus aucune miséricorde
ni maître à bord
les hommes-dieux s'accordent
ignorent en passant le remord
Puis ramènent la mort
de l'exil vers la traite
tel un triste sort
que le malin odieusement sous traite
Tandis que les champs
de blancs rouleaux
écument au printemps
exaltent leurs hauts écheveaux
Les rivages aux entours
de rêve et par tant d'atours
masquent le morne visage
que revêt l'hydre sauvage
Frappant la misère les déshérités
la chair sous le béton
tandis que le char fond
à l'acmée des souffrances atterrées
Comment soudoyer l'ode
l'élégie des eaux sereines
par les marées de l'exode
qui assassine sans peine
A celui qui évoque
la Grande Mer cimetière
sans équivoque
voici ma prière
Rappelle au Fils de l'Homme
toi l'envoyé de bonne volonté
que la bête de somme
n'est pas là une destinée
Mare Nostrum récuse
Ses odieuses largesses
et Son silence l'accuse
du règne de la détresse
D'entre les Écritures
et le dogme les serviteurs
n'engendrent que pourriture
répandent le sang des vainqueurs
Qui ôte la vie par le feu
des armes plus fort que les flammes
moissonne le sillon impur
nourrit la Géhenne Le sacrillège
ourdit l'attentat et ses pièges
Ainsi des valets des oriflammes
Des horreurs sont à la pensée unique
auront pour des siècles engendré
la férocité des vengeances cyniques
l'engeance du mal lui est autant entée
Je demeure la Grande Mer
comme je meurs au funeste destin
des tyrans qui de toutes les terres
auront convoyé tant de butins
A l'été je bercerai malgré moi
un bonheur et ses frontières
que mes vastités ne portent guère
au coeur clair et azuré de ma foi
§
MARIN - MAL AUX MONDES - A l'attention des douze étoiles -
En 1 ère Ecriture - En cours d'édition -
2 ème Ecriture - En cours d'édition -