MAGIE DU TOURNANT ! ...
Une destination qui se mérite, qui engage, où la mise est à la hauteur des exigences du Solo : revenir ou pas
?
La mer est au fort coup de vent, qui s'offre et se rend. L'immensité convoie les imposants charrois du large, tant de dômes liquides qui croisent leur route, à l'infini ; la magie du Tournant opère et compose ! Alchimies des éléments, inconnues d'une Île à part ont scellé un pacte.
Près des écueils, tout n'est que rayonnantes diaprures, longues écharpes marines, eaux révulsées, incessantes mouvances, insaisissables luminances et fugaces radiances qui vont au gré des nues et du soleil composer une fresque céleste. Une onde redoutable déferle. Son écho roule et gronde, qui s'étire et délire ; ocelles et moires animent le chant de la solitude en bruissant.
Le téléobjectif, laissé sur le rivage, puise dans ses ressources numériques. Mais rien ne saurait outrepasser les féeries que la vue délivre, humblement, au nom de celui qui sait et qui voit, droit dans l'astre de vie irradiant les beautés que seule la goutte d'eau emprisonne, depuis le Zénith ... Trois dimensions ne suffisent plus à circonscrire les fabuleux antres des vents du bout de la terre.
Sur l'horizon, murs et remparts d'eau flottent, vacillent puis, s'écroulent ; mirages, ivresses des profondeurs ! Mes appuis de terrien s'en étonnent encore ; si loin de la côte, les fonds, les courants, la hauteur des lames surprennent ! tout va et change si vite. Il me faut décrypter un langage sans paroles, au-delà des signes. C'est le domaine de la perception intuitive, de l'information codée qui commande et préside aux gestes justes, que l'on ose, ne sachant plus que faire d'autre. Cest comme le jeu du Je à Soi, qui doute, hésite, avant que de subir la sentence, l'immédiate sanction. Il n'y a pas d'autre alternative, c'est ainsi ...
Monologue, obsession, pensée, révolte ! Mais pourquoi suis-je ici, en suis-je là, si ce n'est pour relater, néantiser en de vaines allégeances ? Le Silence est d'encre, qui absorbe et s'imprègne de tout, jusqu'au tréfonds du cri que l'on vide de son sens, dès la chute, jusqu'au bout de son sang ... et cet accroc à l'harmonie qui m'étreint, qui préfigure la mort, parvenu au terme du rouleau miséricordieux ... Encore une autre petite mort, vaine et solitaire, piètre consolation ou folie du joueur !
De temps à autre survient le vol d'un oiseau ; son trille lointain rassure comme il distance de soi, de rien ; curiosité ou vague rencontre que les violentes bourrasques hasardent au coeur d'un univers de dunes égarées dans leur moutonnement perpétuel, que parfait le grand dénuement des étoiles !
Mais où es-tu, petit Prince ? Reviens, rassure-moi, " dessine - moi un mouton " ! Qu'importe, ici, il convient d'oublier pour tisser d'autres liens avec les puffins. Les cinq sens s'en chargent et ne négligent rien. Dans ce monde empreint d'incertitude, où l'inhabituel et l'austérité ouvragent ensemble un dédale, un labyrinthe unique à ciels ouverts, je vais, comme toutes les fois, depuis toujours, un peu plus loin dans la mer, un peu plus près du ciel, méditer sur le cours tangent des-illusions, si loin des ombres de " bonne volonté " qui ne savent par trop que raisonner, jusqu'à la déraison de la froidure, loin de l' extrême chaleur du rêve et de la béatitude
!
MARIN - Pensée en Mer -
2 ème Ecriture le 78-58-6052
3 ème Ecriture et en cours, pour les mots et les maux
4 ème Ecriture, au nom des maux de la Folie