DEVANT, LA BARRE !...
La Tramontane commence d'esquisser ce qui devient, les jours de gros temps, un mur arqué de plusieurs centaines de mètres de longueur. Une barre qui creuse encore, toujours un peu plus, les vagues suivantes qui se profilent au large, au diapason de la force des vents
!
Un aventurier s'expose ! Nous l'avons un long moment suivi. Lancé, une fois engagé, c'est la Barre qu'il rencontre, inéluctablement ... Comme si les eaux de la mer du vent affrontaient celles d'un estuaire. Ainsi du flot contre le jusant, du moins nous le confirment les fonds.
Nos jumelles le situent à environ un mille des côtes, voire bien davantage lors des bords qui le replacent et le font passer au vent de ces hautes lames. Mais en regagnant le large, toutes les fois, c'est le passage de la barre qui l'attend, tantôt nourrie de déferlantes, tantôt, et pour un court moment, apaisée.
Aucun oiseau de proie ne croise sa route ... Il le sait. Cela conforte ses choix tout en se rendant à l'intransigeance de l'onde et du souffle cyanosés des vastités hostiles ! Cet univers ne trompe pas, il aide à mourir ! y être toléré et rendu est un don de l'eau-delà ...
Humble catharsis pour le pèlerin ; aucun autre fard que l'envol des ailes serties d'aigues-marines, qui dansent près de lui l'ivresse absinthe d'un champ aux sillons de vent voilés...
Si nous lui parlons de la barre, il répond alors, rencontre ! de là et peut-être, l'improbable et sursitaire accord des ciels qui parfont un hasard, des-illusions ... Ici, oublie-toi ! et lis le poème de l'azur, donne un sens à l'onde de vie qui te destine à la chance des îles.
MARIN - Océanique -
Avant la Barre, c'est la Passe ! Ecueils sous-marins effleurant la surface, aux courants soudains et violents qu'il faut gérer.