"... La force et le droit réfléchissent la danse et la voix à présent seulement appréciées. (...) Les voix instructives exilées... L'ingénuité physique amèrement rassise... adagio. Ah ! l'égoïsme infini de l'adolescence, l'optimisme studieux : que le monde était plein de fleurs cet été ! Les airs et les formes mourant...
ARTHUR RIMBAUD , Les Illuminations - 1873 - Page / 297.
JUSTE AVANT L'APRES AILLEURS
OU
MON ADAGIO
Je vais te dire la légende
qui ne vieillit jamais
quand elle voyage
Qui ne saurait s'éteindre
et comble le vertige
des rêves intouchés
Un seuil où tout est possible
délire vire rive tremblés
Le tout va à la semblance du néant
du silence
qui s'illune
comme il te destine à l'âme
de l'univers
Viens avec moi je t'emmène tu es mûr comme le fruit
depuis toujours
ailleurs
De la terre vers la mer
recouvrons les cycles du Ciel
Allégeons-nous toutes les fois
un peu plus près
de Lui
Ouvrons ensemble
au vitrail
régénérant
au croissant de Lune
D'entre les nimbes et l'azur
l'être d'eau que nous sommes
convole enfin
Vaisseau
humble esquif
qu'importe l'envergure
des tes ailes
La traversée te définit
à son bord
s'offre en partage
à tes deux rivages sibyllins
Orphelin
on renaît qui sait
de l'alme visage des dunes
de la féerie des vagues
Insigne
l'immanence du Grand Esprit
est ma foi
N'est-ce pas un peu mourir
que de planer
tel l'alcyon
fond
au diapson de l'embrun
et des sables
en quérant ainsi
à la source de l' unique choeur céleste
l'orbe le souffle éthéré les étoiles
Avide de grands espaces
la solitude
égare le cours du temps
Passage labyrinthe
ou plain chant élyséen
accoutume -toi vient le vide abyssal
l'épreuve l'absence
ici-bas latente
La matière
la consécration de l'éphémère
Dès lors en esprit
sans limite tangible
Sois fulguration
Demeure
Pensée détachée
de toute entrave
libre et bonne
Saches que l'océan
demeure invincible
comme il est vain de garder l'eau dans la main
Un regard suffit
La mer
reçoit et consent
Vision
Mince révélation
Quand tu ne sais toujours rien du périple
qui attend
et veille le long sommeil
de ce qui fut et sera à nouveau
Que ne suis-je d'autre
instant mirage
L'éternité un probable ailleurs
empreinte
A la lumière du sacré
remets - t - en comme tu te donnes
en chemin aux menées du hasard
et des vaines nécessités
Au-delà de la fable
Si les sens sont à l'extravagance
des métamorphoses
déclinent la perpétuité
dont tu naîs
unique
reflet
in-temporel
Va en quête de plénitude
L'imaginaire n'est qu'un port
une escale du grand voyage des infinis
chus un jour
quelque part sur la terre érodée
Habite une folie
une parabole
Ente - toi à quelconque paréidolie
dont tu aurais revêtu les apparences
Embarque
il est encore temps
de panser les mondes
tranche l'amarre laisse l'ancre au fond
ne crains plus rien
qui alentit le pas grevé de maux
Vogue plane rêve
sans te hâter
Ainsi es-tu déjà de l'autre monde
depuis la mer infinie
car en elle tu n'as plus d'âge
§
MARIN - Océanique -
2 ème Ecriture en cours, le 11 Septembre 2021
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