" BLEUE COMME UNE ORANGE " Suite !...
Paul ELUARD, messager de la Liberté, dit un jour que la Terre était " bleue comme une orange " ! Puissions-nous, ici, convier le poète - messager, celui qui voit plus loin que l'horizon et enfante dès lors le nouvel Icare qui rêve de voler plus loin, plus haut que son aîné, sans chuter, en embrassant le Monde.
Point de cadre, de norme, encore moins de codes barrant les entours fascinants de la voie initiatique, océanique. Mais de l'imaginaire, du rêve, des songes, sources auxquelles l'évasion s'abreuve sans fin. On n'enchasse pas l'infini ni le temps : on s'y inscrit, unitivement défini, pour avoir été de toute sereine traversée !
Je regardais dans le ciel une aile couleur orangée qui volait. Elle ravivait les ors des montagnes, demi- sphère d'astre naviguant à l'aube, au couchant, sur l'azur abyssal du cosmos.
Ses laizes marines mariaient la terre au ciel sans que nous vissions les lignes de vie qu'une âme à la mer pilotait.
Le silence régnait, irradiait, aux desseins mystérieusement animés de choses étranges. Une terre, une île, un rivage où poser son aile à l'abri comme un radieux sablon de lune en croissant... Sublimité, sapidité de l'instant iodé, parfums denses des maquis : la danse des vagues libérait ses charmes au plus intime des sens enivrés.
Au diable toutes les préséances, les amalgames en vogue des modes surfaites, les artifices aisés dont le paraître négocie et orchestre le grégarisme et l'habitus. Revenons un instant de l'envers du décor factice, des taxonomies implacables, recouvrons et arpentons quelques pans d'authenticité, laissons libre cours à cette dimension cachée qui en nous se languit d'éternité et d'infinis et où l'être se rend au Tout, les yeux fermés, musiquant la vie.
Une aile lâchée dans le vent, là-haut, qui palpite et qui flamboie ou bien réinvente le présent aux mondes vrais ! Comme s'il nous eût manqué quelque chose susceptible d'élever, d'alléger, de se déprendre des conditions et des injonctions du carcan, du cloaque, du ghetto ...
Aux côtés de la pensée et des mots, de la poésie, bien sûr, merveilleuse compagne de toutes les solitudes accomplies : s'envoler, voguer, tutoyer le plein azur comme l'on renaît au plain-chant d'un céleste printemps que les vagues solfient
!
MARIN - Océanique -
1 ère Ecriture