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Il faut  parfois des années aux éléments naturels, - Eau, sels marins, vents, abrasion due au sable, écume et vagues -, pour polir ainsi de tels  mastodontes ligneux dévalés des montagnes. C'est certain, mieux vaut  s'émerveiller devant pareils  spectacles de la Nature que  de se trouver face  au  parking  de Tuf  étendu sur la plage et le sable pour y jucher des voitures ! N'est-ce pas, élus ? 

 

LITTORAL INSULAIRE CORSE  

UNE EXCEPTION A PRÉSERVER

 

 

Partout en Polynésie, en Micronésie et sur  les Îles perdues du Pacifique, le bois flotté aura été considéré comme une manne, un don des dieux. Offertes aux grand large,  à toute sortes de dérives depuis les  continents boisés et les grands archipels, mille essences convoyées par les  fleuves  ont ainsi  pris la mer, après avoir été  arrachées  à la terre  lors de la moisson, par les effets de l'érosion et  des cycles naturels des forêts primaires. Ainsi les îles devinrent escales, points de chute définitifs. Les insulaires  s'en emparaient pour les utiliser, les transformer, les ériger aux statuts d'outils, de pirogues, d'habitats, de biens culturels ou d'objets cultuels. Denrées rares échouées sur le sable, quasi salutaires tandis  que la cocoteraie assurait la subsistance et  ne pouvait être  décimée, constituant de fait un véritable oasis au choeur de l'océan.

Ici, sur l'Île de Corse, le bois flotté jonche les  dunes et les plages immenses de l'Île. Il se décompose lentement mais offre également à la dune, au cordon littoral de remarquables défenses en liant le sable, les algues, en fixant les reliefs du cordon lagunaire. D'un point de vue strictement écologique, c'est un bien précieux pour le biotope marin. Il confère à nos rivages ce supplément d'authenticité, de solennité  que l'on doit aux massifs tout proches, pourvoyeurs  d'espèces et d'essences végétales remarquables, si  variées... Le Littoral  n'est ni à vendre ni voué à l'annexion, aux travestissements des intérêts financiers prompts à tout releguer à l'image des côtes continentales ravagées, surfaites, si maladroitement aseptisées, résolument annexées.

CORSICA...GO56