LE SANGLOT ÉTRANGLÉ ! ...
Petit inconnu, trop jeune pour te nommer, désormais seul, déjà orphelin de ton jumeau ; il ne te reste plus que la fuite sous le vacarme tonitruant de l'artifice létal ! Un détail, une goutte fait déborder le vase... Qui prétend de toi différer sous les pluies de bombes, la stridulence des réacteurs ?
Il me vient comme un sanglot étranglé
un spasme dont l'instant décide
des deux infinis
Qui de l'homme de l'oiseau
dont on relate à toujours en amont du dogme
la merveilleuse conférence
les mystères du peuple migrateur côtoie la vérité
Mais une occurence me livre à d'autres horizons
aux ptérodactyles de fer
à leurs bouches de feu qui vrombissent
et répercutent les échos de la mort
en portant au-delà des mers le fleuron impitoyable
de la guerre totale
Sur le sable tendre à l'orée de l'azur
deux oisillons deux petits frères limicoles
perdent leurs parents
tentent de fuir le chaos chu du ciel
Un vol terrifiant au grondement qui étreint le monde
dilacère un chant d'innocence
Les créatures volantes se sont posées
Leurs funestes voilures recouvrent le tarmac
Dans les lointains vaporeux de la dune
le couple affolé survole l'univers appelle multiplie les trilles de la détresse
cherche l'infime progéniture qui comblera la curée des rapaces
Le printemps s'en allé et ne reviendra plus
§
MARIN - Des Infinis -