L'Empreinte, le Pied laissé dans le granit
Agrandissez les Clichés
Terre-Mère, Ciel-Père, les Titans, les Titanides, fils et filles d'Ouranos et de Gaia auraient bati ce qui sous nos yeux défile toujours, en se revendiquant des fleuves, de l'eau, du soleil, de l'aube, des flots marins, des étoiles, des enfers de l'Hadès, de la lune !
Épiphanie originelle des dieux, divinités primordiales qui préfigurent les hôtes de l'Olympe, la tutelle légendaire du Dieu des dieux ...! Mais de l'aube des rivalités ?
Un dédale, un labyrinthe de blocs cyclopéens et de volutes minérales figées, en équilibre précaire. Sisyphe préfiguré, qui sait : heureux ? ...
Des tombants qui depuis la haute montagne toute proche honore la mer de son arène blonde, de ces ors granitiques ouvragés et sculptés.
Dévalements ont ici valeur de temps, d'éternité, d'instant, de perles roulées !
Des empreintes de pas colossales se détachent sur l'Azur des ciels empyrées. Un regard de pierre les aurait figées sertissant le cri terrifiant de douleur de la créature des dieux, du géant et du cyclope pris dans la tourmente des légendes, des millénaires, de la jalousie souveraine des dieux.
A y regarder de près, l'érosion étonne, sidère, interroge... Encore une fois l'errance théogonique livre quelques secrets promis à l'oubli et à la dislocation, lorsque la termitière humaine, le spectre du béton s'en empare et détruit tout sur son passage.
Il demeure ici et là quelques îlots, un récit métaphorique à ciel ouvert que l'imaginaire semble retrouver, délivrer des multitudes de siècles d'histoire et de préhistoire.
Comment appréhender, interpréter ce que le temple de la Nature parfait depuis la création, la genèse, l'instant de l'expansion ? Terrifiant flottement, entre temps et espace qui nous définit, nous interpelle et donne sitôt comme un sens à l'existence ? Nous passons, ils demeurent et s'impreignent de présence.
Soif d'allégories ! Un univers où la matière résonne, libère l'écho du destin, du hasard, de la nécessité ; sur la voie des Muses, gardons précieusement ce jardin secret où apparaissent indéfiniment, au gré des jeux d'ombres et de lumières, entre terre et mer, les silhouettes fantomales d'Océan et de Téthys...
Ici, se sentir comme chez soi et de n'avoir jamais cessé de louer Ouranos et Gaïa
MARIN