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"  ... Seigneur, prenez pitié du chrétien qui doute, de l'incrédule qui voudrait croire, du forçat de la vie qui s'embarque seul, dans la nuit, sous un firmament que n'éclairent plus les consolants fanaux du vieil espoir ! " 

Joris-Karl HUYSMANS 

 

Viens avec moi. Tu n'auras jamais été  de ce monde. Sans doute l'as-tu déjà quitté, pour toujours. Viens, suis-moi, je t'emmène là où l'azur est roi et la roche mordorée. On jouera avec les  vagues et les moutons. Ton aile suffit et, aux miennes,  ressemblent ! Nous nous élèverons au diapason de l'écume pour dévaler les vents et les pentes des prairies marines en nous laissant  emporter dans de folles abattées. Je n'aurai de chemin que ton sillage quand tu garderas de moi le souvenir de l'ange tournoyant dans le choeur-arc-en-ciel bruissant de l'embrun en nuage. La  moire sera notre  vitrail, en plein ciel.

Tu me reconnaîtras, toutes les fois, car je t'apparaitrai comme  je surgis de nulle part, seul, loin de l'essaim, dès que  la mer te prendra un peu plus au large du commun. Alors, nous repartirons de plus belle pour vivre la chevauchée fantastique des coups de temps. Nous n'aurons plus d'âge, de passage tous les deux, en route vers  un point de rencontre ultime,  intensément rare. Je ne te crains plus,  reconnaissant à ta voix cette joie à nous retrouver, à espérer, pressés que nous sommes, comme l'aube.

Oui, tu n'es plus de ce monde car tu ne saurais mal  durer ! Éloigne - toi, qu'importe la distance ? La solitude est un don du ciel, une manne que les hauturiers connaissent bien. Apprends à lire dans les nuages, les nuances de l'onde ou le chant du rivage le temps qu'il fera et, rejoins-moi, afin que nos augures  nous convient l'un vers l'autre, en toute sérénité.

Je t'apprendrai le langage des signes et des ailes,  dans un  silence  souverain que nous louerons ! Je ferai mienne cette étrange pantomime et ces ellipses dont tu détiens aussi les secrets !  Alors, quand ailleurs, la mer et les vents  fous,  à nouveau t'inviteront, tu seras des nôtres, partout, à toujours  !  En eux, je serais là, pour toi, leur dictant cette féerie à côtoyer, à  fêter  les joyaux de Planète - Océan... 

Ne l'oublie jamais, nous préservons  ensemble quelques-unes des partitions de l'éternité, des infinis qu'il nous importe de visiter ; comme il est bon d'en partager l'essence profonde, immémoriale, lorsqu'un seul battement d'ailes suffit à sceller le pacte indéfectible de la vérité, à ouvrir la voie à la lumière...

Rien de ce que tu entreprends et vis  avec moi n'est éphémère. Laisse au reste du monde le versant vivace de toute vanité ; empruntons en esprit les arcanes mutiques de l'azur. Que nos ailes convolent au-delà des mots, fidèles au langage des signes aux gestes de la naissance et de la mort  

!

MARIN - De Passage - Dialogue ancestral  !

 

 

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