AU CORPS-MORT !...
Lentement
imperceptiblement
voilà que tu lâches prise
au coeur des flots
L'intention n'ose puis faiblit
Réagis donc
Car tout est là
qui désormais mûrit
en sommeil
pourtant si vrai
vers de nouveaux départs
Le corps à l'ancre
se balançant déjà
sur son corps-mort
Quel triste sort de nous
consumés
qui presse et qui enjoint
De la pente insensée
l'onde se dresse
avant de chuter
dans le vide
l'espace infiniment
bleu d'une éternité
Chaque jour emporte
son lot de clarté
las avant que de n'être plus
L'obscurité
sidère le silence
Soit
Mais sois âme à la mer
ne désespère point
au diapason du déclin
du naufrage
Sans lutter
dénie le seuil fût-il à l'extrême-limite
Que l'imprévu
l'inhabituel t'obligent
et t'exhortent jusqu'au bout
sans retenues
à l'expression libre
d'une gestuaire unique
Danse
encore et toujours
sur les ciels denses
dont tu aimes à dire
l'ivresse l'euphorie
l'océanique serment
qui vous lient vers Oméga
Immarcescible jeunesse
que l'apparence viendrait à grimer
le temps d'une ascension
Fruit intègre
rien ne nous altérerait
plût à jamais
depuis toujours
Je sais la mer
t'être nuit _ le jour
en toi enfanter
innombrable le penser inaltérable
de l'amer en allé
!
- MARIN - Enigme
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