CIEL D'ENTRE LES CIEUX !...
Tantôt hurlant tantôt rugissant, Mer-Océan des hautes latitudes honore la Liberté des grands espaces et du vol Albatros
Mer étale
Mer métal en fusion
qu'osent froisser
tour à tour
l'aure et la brise
des vallées
Au jusant qui cède
au flot au fort courant du raz
la mer lancée au galop
vers l'estran
qui dénude les îles
en couchant les bateaux
du bout de la terre
La mer des marées d'équinoxes
aux Lunes turquoises
rousses ou carmines
La mer qui renverse
hérissée
l'espace d'une bascule
providentielle
La mer infinie
des phares des amers égarés
que des lames Iroise
dépassent
Mais que d' horizons bossués
où le coup de temps
esquisse destin et promesse
La mer renaissant aux grains
blancs et noirs qui noient
Terribles galernées
Les Cap-horniers
et les gabiers
en redoutent à jamais le tangage
Mer-Océan
des blanches avalanches
dont l'aventurier aux rivages
sublime la chute irisée
la descente aux enfers commuée
Mer-Océan qui élève
en sombrant
La mer des éclipses
de Soleil et de Lune
fabulant à ses heures
un rare reflet la moire
précieuse qui s'abîment
et que le jour ne connaît pas
La mer
onirique que les mythes
hantent en s'y entant tel un halo un duo
depuis les mondes
antiques les dictons
tant de dévotions
et de propitiations disséminées
La mer en courroux
ses violentes tempêtes
La mer au calme revenue
dont le silence tonnant
et la longue houle
enfin éploient
l'étoffe satinée des vastités
Je ne vous quitterai point
sans vous confier
le frisson pers de la mer
ciel d'entre les cieux
immensurables camaïeux
allégorique traversée
des rêves palpables
Cette frange unissonante
qui ceint
d'un seul trait son île aux amours perdus
les contours animés d'une éternelle
vision
Que la mer fleurit
Solennel printemps
Vagues anges d'écume
sur la mer veillent
le vol millénaire
des grands migrateurs
!
- MARIN -
Naturellement Nôtre
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