TEMPÊTE !...
TEMPÊTE
Tout n'est qu'émulsion, nuages iodés, air et eau brassés que les vents ouragans en tourbillons fusionnent, tel un nouvel infini.
les vagues, la houle se sont couchées. La mer affiche un profil bas et se laisse emporter par la violente tempête. L'oeil peine et ne discerne plus le large, le domaine voilé des multitudes et des moutons innombrables...
Les contours familiers d'une Île demeurent ; troublés, angoissants, extravagantes métamorphoses.
Nonobstant, qui s'aventure ainsi, sur la mer courroucée ? Aurait-il vraiment pensé, évoqué le " courroux " des flots déchaînés avant de s'engager, de recouvrer le tempo du Ponant ?
A l'instar des littérateurs, des poètes disparus des siècles derniers, ne perçoit-il de la mer que les horizons meurtriers des éléments indomptables, impitoyables... La fortune de mer qui frapperait encore et toujours l'épouse et le foyer aux confins de l'attente, de l'inexorable verdict du silence ?
Et d'aucuns d'avoir évoqué si souvent la " peau du Diable ", " ces baves d'écumes ", d'autres volutes habitées quand d'autres louangent de nos jours, plus que de raison, la majesté de l'énergie magnifique, de l'Océan, des plus hautes vagues qui lui ait été donné de lever et que l'aventurier intrépide chevauche à travers les jeux de l'émotion, de la mort sublimée, dépassée.
Une mer chaotique, hérissée, aux myriades de myriades d'ecchymoses, une mer bossuée fuyant sous les coups de vents, durement creusée, sillonnée, jaspée de longues veines blanches. Azur vertigineux que l'autre ciel, à la portée du coeur, !
L'hiver a convoqué les dieux antiques. Sacre habituel que l'on ne doit point interpréter selon le prisme des certitudes. Ainsi des vérités de la nature, de l'étant, de l'ordre des choses, unique, ultime représentation des mondes vitaux
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- MARIN -
Prose Marine / En Mer
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