A nous Folie
libérons
ces quelques mots
naufragés volontaires
et noués bout à bout
Solitaire à souhait
tu demeures
absent Tu vas à l'envi
Passager dont le regard
s'esseule ainsi
et lointainement
Il monte du silence
les horizons de la foi
ce manque qui n'est à l'absence
qu'ombre
habitée voile
infiniment portée
ici-bas
Et quand de ces possibles
s'en retourner
à jamais autre
pour s'y être profondément oublié
en les convoyant un peu
humblement
D'aucuns confineront
le propos
à l'égo
au reflet tutélaire au mythe
maladroitement enté
Mais de l'impossible décours
de la réclusion à perpétuité
de l'entrave et ses boulets
que seule la mer abîme
et distance
Que sait-on du drame
Hauts nos envols
ma chère âme
Que ne nous serions - nous point affranchis
encore plus tôt
alors plus purs
au coeur de l'absolu
fruits du hasard notre frère-soleil
La mer comble le chasme
le lien s'est brisé
l'autre s'en est allé
il ne reste d'elle
que le chant
dévasté l'écho diffluent
d'un labyrinthe
à ciels ouverts
Face à la Grande Bleue
Visages
m'est une image qui danse
désarrimée funestes délivres
Il naît point de mots
qui ne la retiennent
sans désespérance
!
MARIN
A bord de la Folie
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