L'AIR DU TEMPS !...
LE FOURRE-TOUT
L'air du temps tourne en rond, s'épaissit au-dessus de nos têtes, avec un champ de pressions localisé qui ne varie pas ou si peu. Inexorable certitude de nous, consternés !
En altitude, quelque chose croît, informe. Voile hybride, opacité inexpliquée, phénomène bien caché qui sévit sur des étendues gigantesques. L'Europe, la Scandinavie, le Gröenland et la Sibérie ont très très chaud. Vers le " nouveau monde ", en Australie, des incendies ravagent des territoires entiers. Non loin de là, des Icebergs grands comme l'Île de Corse ou de Sardaigne se détachent des Pôles. Le vêlage des grands glaciers menace, les continents blancs se fissurent. Les températures, nous le ressentons bien sont artificielles !
Les défilés martiaux, au hit-parade de l'évènement - Ciel, vont au diapason, à l'unisson d'une finale au ballon rond qui préfigure la consécration de l'éphémère, l'apothéose d'une Civilisation résolument en Marche, d'un seul côté du monde. Labyrinthiques errances.
La place, le rang font foi, blang-seing noir de l'évolution, du progrès, de l'amalgame informe ...
Pendant ce temps la Planète est en mode surchauffe, les indices s'affolent. On en profite, vers les plus grands Ghettos du monde moderne, pour lancer des raids aériens meurtriers sur les populations civiles, perpétuant en ces jours de gloire arrivés et louangés la sempiternelle devise qui fait moult recettes : " Qu'un sang impur abreuve tous les sillons, aux champs des horreurs planifiées " !
La Grande Mer baigne les masses, tout en portant le deuil insupportable des migrants, en été... L'or bleu ainsi prospère et tue. Le verdict est multinational ! Vive l'ère, l'erre du temps, l'ère-pocalypse des trusts, des rois du pétrole omnipotents !
La finance exulte, les paris sont dingues, les masses leurrées co-signent : OK !
Exutoires et catharsis font bons ménages avec les alcools qui s'imposent, qui virent ainsi on ne sait plus où les surplus de tensions qui empoisonnent, qui grèvent le quotidien, le mental désaffecté, mondialement aseptisé des-foules(é) que de sombres leviers mobilisent en eaux troubles.
Le monde au pouvoir ne sait plus où donner de la tête, trône, pavoise et parade sur un nuage argenté. On joue avec les moratoires, les délais, les échéances, les dates butoir, pourvu que le tiroir-caisse tintinnabule et fait rêver en coulissant, huilé, à sens unique. Après tout, après eux : le déluge !
La Météorologie donne de la bande. Putain, ça penche ! Taillons la zone tant qu'il est encore temps ; qu'importe le moyen mais fuyons avant que nous rattrape le désordre des jours sans foi ; pléthores de lois, ordonner par ordonnance désormais cadrent et obligent. Le dogme consent, sacre, absout encore ! Ainsi des empires qui empirent par des voies dévoyées ...
Dans les cieux du solstice d'été montent les fumets du veau, du porc, de l'agenau gras génocidés, de la viande bleue ou grillée pour la circonstance, en choeur... La merguez fait recettes, la vinasse coule à flots, le radar flash - balle au fond des filets qui fait hurler la planète numérique sur fonds de fresques bibliques, de bacchanales avérées, lourdement taxées par les donneurs d'ordres et de leçons patentés.
Dans les rues, les quartiers, les chiens, les chats sont massacrés pour avoir été abandonnés des hommes, par milliers : ainsi de la place rouge-nette avant le Mondial ! Le pli est pris pour les moutures à venir ... Dans hautes sphères, on se tait, on est reçu, c'est ce qui compte qui conte l'histoire !
D'un côté le bonheur, la joie, la liesse par procuration et, de l'autre, les mondes en souffrances, en prises directes avec la douleur, la faim, le feu des armes, ô citoyens des mondes : êtres humains et animaux battus, frappés, explosés, exilés, migrants, affamés, torturés, enrôlés ou embauchés de force comme esclaves à vie, enfants maltraités ou soldats, pour le bien des comptes et des-équilibres du grand ordre économique mondial fondé sur le commerce de la mort.
Il faut payer le prix de la surabondance, de ses rejets et des gaspillages qui font grimper le profit, les plus-valus, qui exacerbent la machine infernale. Tandis que la planète crève de faim, le capital gaspille, sur-produit, tire sur les ressources communes et empoisonne la survie sur Terre.
Dans les palais, il faut tenir les cadences d'un gâchis, affiches et effets d'annonces, la grosse communication fait recettes. Congratuler, porter loin et fort les stigmates du compromis est affaires d'états, de Régions à États, de dominés à dominants. Le protocole est à l'inepte bromance de circonstances... Tape - lui dans le dos vaut allégeance de soumis !
Tout est bon qui regimbe le sort bancal des politiques qui se fourvoient dans l'erreur et le rêve de vol inter-étatique. Crise, dette, équilibres financiers, croissance, compétitivité : que de vains mots, les faits abondent et la curée continue, le marché reste aveugle, vaut son pesant d'or qui ravage les forêts primaires ;
- " Autochtones, circulez, y a rien à voir, fondez-vous dans la masse informe des damnés de la mondialisation et tout ira bien " !
Demain s'avère toujours à la reprise, au train - train quotidien, à la grève des uns par myriades contre l'instransigeance des autres, l'oligarchie, une minorité qui tient les rennes. On nous apprend à prendre des coups de bâtons pour rentrer dans le rang, se taire, brouter la désinformation.
Et puis écrire, la belle affaire ! Qui lit, qui rend compte si ce n'est l'intellectuel que les technocrates en définitive méprisent, pour quelques euro de plus !
Croissons, multiplions les fruits de la croissance. L'obéissance du troupeau commande aux destinées prospères de la banque et de la bourse, des marchés. Le système n'en finit plus de se gaver, les rouages ronronnent, la classe au sommet gère le produit intérieur brutal sur le dos des masses matées, feint de peiner pour mieux prélever dividendes et marges financières colossales.
Et dans cette grand messe in-organisée, dans cette jungle et ces zoos à visages in-humains, l'un-soumis va et tente de durer, ignorant d'ignorer chaque jour l'improbable décours d'une vie que lui vole, année après années, les algèbres déformées, les calculs de l'état-sentences à la solde de la civilisation du chiffre et de la stat aux écarts-types douteux. Remerciez bien les cols blancs.
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- CHRONIQUE -
Ghjorghju D'OTA
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