VITRINES !...
Référence au petit Prince qui répond au pilote,
dont l'avion est tombé dans le désert et qui semble ne pas avoir
cerné la voie claire de l'enfant
...
Un signe inhabituel Nuage
Anthélie
dans le ciel délavé
Le souffle torride de la Grande Mer
que je ne lui connaissais point
Et le chant des oiseaux disparus
n'égaie déjà plus les lacs
les campagnes les rivières
sidérées
Vaincu l'univers rompt
à ses métamorphoses
aux sublimités bouquetières
des îles ailées
Et les rivages que l'on découvre
immarcescibles
mirages
cèdent à la montée inexorable des eaux turbides
Comme si un seul être nous eût manqué
oscillant entre sentence
et absence Ô plaintives écumes
quelque chose de nous s'ente
à l'appel de lointains accords
de jeunesse
Mais allons
à la recherche des saisons
de nos jeux insouciants
Bienveillante lunaison
Fuyons veux-tu
les hautes villes de glaces vernissées qui flambent
de clinquantes alliances
qui siéent aux vitrines d'un jour
Il est encore des havres de quiétude
où des hommes vrais
au-delà de la raison
du chiffre sans artifices
oeuvrent à la renaissance
de la pierre taillée
du bois charpenté
Que de nobles mariages
depuis les champs de la terre vierge
auront été trahis
Gare à toi Mutant
être vile et cupide
juché sur un piédestal d'argent
Les Mondes et les peuples que tu asservis
ont changé de cap se mutinent
un à un
en grondant
Le sursis est une marée d'équinoxe
Le ciel tonne
la poussière les gaz voyagent
l'eau manque ou abonde en meurtrissant
l'exode climatique
Les glaces dérivent
l'air antique suffoque
la vie s'exile en migrant
avant que de disparaître à tout jamais
Tu fais fausse route
cette fuite " en avant toute " signe l'aveu
de l'impasse irrévocable
de la quête de la richesse
Dominer est vain pari
sur le futur
qui sème la géhenne du feu
d'où on ne saurait revenir
Que le vent les vagues les arbres
leurs résilles de soleil
t'inspirent
car tu y trouveras les remèdes
qui pansent les blessures
dont souffrent les mondes
les légendes le filigrane des rêves
Que je suive candide
le conte philosophique
la parabole l'ire de la Rose
Que je demeure
distant des laissés-pour-compte
politiques
Ici maintenant puissè-je toujours voguer
très loin si haut
entre deux dates
que le temps sitôt égare
ou étire en passant
Je ne suis pas mots surfaits
parfaite image sédentaire
que l'on décline en jouant du clavier
Je ne suis pas élément célébrité
au microcosme rapporté
ou bien en vue Le suralimenté
des marchés des colloques des prébendes
l'artificier des mythes ressuscités
de ces amalgames culturels surfaits
où faire-valoir hissent et situent avec aisance
Mais humble marin
dont chaque mot taille une route
sur la mer profondément vécu
tant exposé au silence
à l'absence à toutes les solitudes
de l'hiver et de la nuit perpétuelle
!
- MARIN -
Mal de Terre - Mal aux Mondes
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