J'écris ce texte en pensant très fort aux victimes qui ont perdu la vie dans ce torrent de l'Île de Corse, en pensant aux proches. Pensées d'un au-delà dont on ne revient peut-être jamais. Une Île, des témoignages profondément bouleversés, comment imaginer pareille issue ? Alors ce soir, un peu plus près du ciel et de la nuit aux étoiles
!
J'ai dans le coeur, qui tonnent, comme de gros chagrins. Dans un regard - éternité, plane le spectre de ces vies fauchées et brisées d'un revers de temps acide, brutal, tant affolé.
L'horizon souffre quand il me parvient en vagues tumultueuses roulant le sort multiple de la mort ! Et qui peut me dire le sens du drame, le pourquoi de la rupture, la violence liquide de l'eau noire, de l'accident improbable.
Lame, larmes submergeant au choeur du bonheur l'alliance d'un jour. Comme le dessein des enfants ravis fluant, courant le lit translucide et les vasques que le torrent impétueux, incompréhensiblement emporte.
L'issue demeure désormais sans voix, sans raison, si tant est que face à la perte de la vie, à l'amour, il y en ait une que la foi justifie ?
Profondeur ou grand bleu, rouleau, ruisseau, vertige de la montagne et des sommets, torrent lumineux, chute sublimée des ciels, chemin, migration, exil, exode, voyage, rêve de nous enfin palpable et partagé que rompt un jour le verdict létal prématuré.
Et l'instant fulgure la fatalité, le hasard, sidère l'amitié.
Éternel questionnement au Silence, ensemble, que nous portons aux cieux mutiques comme une supplique inaudible qui fait mal aux Mondes, à l'Un, à l'été de toutes les insouciances ...
Que je perde mes yeux au tréfonds de la voûte constellée d'étoiles en cette nuit - reflet des-astres lactescents !
Qu'il me doit donné, depuis quelques meurtrières effondrées, d'entrer en résonance avec l'infini, la nuit radiante, l'obscurité apaisante où éclot à toujours l'univers des songes.
Pensées de tout coeur, irraisonnées, dépouillées, lavées de tout soupçon de crédulité abusée. Que je demeure auprès de la tristesse ardente, humblement, un - recueilli
- MARIN -
A TERRE / ALPHA LYRAE
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