ULTIME REFUGE !...
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Ici, la ray-ban, le chapeau, l'oriflamme ne tiennent plus ! Ailleurs, plus que partout ailleurs, les éléments tissent l'échiquier du destin, bougent les pions, calment le ciron. Être, l'un de ces fous de bassan perfusé d'écume et de sels antiques en croisant le haut vol des vagues ...
Il est un pays une contrée
de mémoire
et de légende
où l'on oublie
son corps
Un corps
à vaincre que l'on pousse
malgré soi
rivé à la traîne
de son erre innommable
l'éphémère aura faussé
la voie des sens
d'une ère irrémédiablement parjure
et conquérante
Il est une contrée de calices de joyaux
où les îles les cimes volent
si loin si haut
qu'elles dévoilent tous les mondes
que le Monde
peut offrir en partage
sans ligne de démarcation
ni mur infame
où la souffrance délinée encore
les cruautés de l'exclusion
Ainsi lui suffit-il
t'en souvient-il
de vaguer de marcher
indéfiniment à la lisière
de célestes clairières
dont j'évoque l'âme
nue
constellée
La nécessité le besoin
l'immédiat n'y ont plus cours
Et le décours enfin
pointe le bout de la route
Quelle fabuleuse vire
que les mots à écrire
qui abondent
avant qu'il ne soit trop tard
Car qui sait l'après-nous
ici-bas l'envers du tout
Si la pensée là-bas vagabonde
et recouvre ces chemins de transhumance
ponctués de sources éternelles
où boire à nouveau
débonder son coeur
à marée basse
loin des ports vils
S'il te reste une dernière chance
à quérir
vers le royaume
alors l'exil vaut ici
promesse
somptueux final
vénérable terminal
élevé à l'encontre de l'absurde
Le déni d'habitude
à l'imprévible domaine des libertés fondamentales
se lie sans limites
Recouvrons-le ensemble
depuis le silence de la mer
un peu plus près du ciel
Mais dis-moi
comment tutoyer
l'espace et le temps
l'improbable destinée de l'ancre
si souvent parvenue au tréfonds de l'abîme
dont l'essence s'arrache au sursis
Saches qu'à portée de la main
sublime faisceau de l'âme
se dessinent les contours probables
d'un au-delà
bercé d'imaginaire
de perpétuelles ouvertures sur le Ciel
qu'il te revient de combler
L'ultime refuge est à ce prix
On s'y élance depuis tant de vitraux
tandis que le faix des chairs
insensées
déjà mortes allège
et soulage sur la grève
trois fois le pas nomade
Quand de penser
suffit à lire toujours plus loin
Les maux en partance
musiquent à la dérive
du poème de la mer
ce qu'il restera de nous
une oeillade un parfum un baiser
!
- MARIN -
Délires
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