TRAMONTANE !...
Rider " DUSOLO " / Des hauteurs de " Urienti " le Récif
Ce jour-là, déjà si lointain, poussière dans le vent, âme à la mer, une silhouette assortie aux horizons croisait loin des côtes. Nous nous trouvions, sous le vent d'une île étrange et si rousse, vers l'Orient lumineux d'une forte Tramontane d'automne.
Lisant dans les ciels tous les signes et les messages pressés qui à l'hiver se rappelaient, il rejoignit l'atoll sous-marin, le grand récif immergé dont seuls quelques écueils et brisants garderont à jamais la passe.
Trois semaines auparavant, deux couples de grands Dauphins majestueux et splendides prirent leur envol en croisant le sillage du solitaire. Vision unique, plain-chant azur dont il fut, un instant, de la partition symphonique, l'élu du coup de temps pacifique et régénérant.
Nous recevons son témoignage. Que ces écrits demeurent, relatent, réfugient l'espoir depuis la pureté, la clarté, le respect qui se doivent de valoir gages de pérennité, de quiétude, de richesse spirituelle, de profondeur, enfin, de vérité intouchée...
La mer Tyrrhénienne, éminemment safre, s'illuminait, pâlissait à l'entour des hauts-fonds que des vagues jades ceinturaient telle une étreinte inépuisable. C'est là, au coeur de la solitude marine qu'il évolua des heures durant, amblant éperdument comme les Puffins Cendrés au ras des flots.
Comblé, il grava les images précieuses que l'élan aérien des grands Dauphins venaient d'imprégner en survolant sa route d'un bon ; duo prodigieux, inoubliable, immémorial ! La mer du vent devint hautes lames, courtes. Puis le vent fraîchit ; immense terrain d'aventure. Alors, le récif sous-marin se para de lavis, se vêtit de camaïeux envoûtants.
Nous le suivîmes tout en le perdant de vue, entre les vallons liquides de la houle. Silences, horizons ouatés dont nous devinions les présents des brisants : blancheur immaculée et azur tourmaline.
Les îles du dédale semblaient respirer, souffler l'écume et l'embrun à l'étrave des rochers pareilles à des vaisseaux fendant le flot des moutons innombrables. Des nuages d'oiseaux voletaient, en survolaient la poupe, suspendant le temps, l'espace d'un poème à la mer antique
- MARIN -
Récit
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