Photo / Ferdinand Simeoni
Un cliché splendide mais ô combien menaçant ! L'auteur aura choisi le moment opportun et ces lumières tardives où le soleil bas de l'automne irradie et métamorphose les bleus de la mer en sublimes camaïeux.
La tempête a conquis le large et lance aux rivages ses hautes vagues. Une mer épaisse, gonflée, qui menace une vieille maison juchée sur le rochers, parmi tant d'autres, et qui habillent les côtes de l'Île de Corse.
Elles devaient observer, jadis, avec les flots et les marées de tempête, une respectable distance qui n'est plus. Une bâtisse dont les pans crépis cachent, dissimulent la roche emblématique du Cap Corse ; une roche que l'on clive pour la construction : le schiste vert, la pierre de Brando, la serpentine du Cap.
Une structure que le temps semble fondre, unifier en soudant toutes les pierres entre elles, tant l'érosion, les sels de la mer et de la terre recomposent la matière, pour durer. Métamorphisme perdurable et tellement représentatif de ces contrées du bout du monde.
Splendides édifices, bâtis à l'instar des phares d'antan sur leurs îlots balayés depuis toujours par les vents violents et les lames scélérates.
Tiendront-t-ils encore longtemps face à de tels assauts, à ces horizons virides que barrent les charrois d'une houle imposante et secrète ?
Comment, ici, passer une nuit et trouver un sommeil serein quand les vagues déferlent et ceignent bruyamment l'ulime refuge avant le grand bleu, en grondant et en tonnant tout autour des murs, encerclés d'eau, dans l'obscurité
?