LE CHIFFRE MUTE
Une véritable révolution culturelle et technologique bouleverse l'ancien paradigme de l'intelligence pratique et de la raison cartésienne. Césure, fracture totale entre l'analogique et le numérique en vogue. L'intelligence aurait dépassé ses limites concevables en créant, en développant l'univers virtuel.
Expansion sans fin, telle la théorie de l'univers. Gigantesque cortex humain assisté, bientôt asservi, capable de manager et de concevoir la programmatique planétaire ? l'ère du Big Data ne fait que commencer sur fonds de cyber-attaques.
De puissants algorithmes permettront de contrôler, de mettre en équations des quantités de données et d'informations sensées d'ordre génomique, cosmique, climatique, commercial et financier, démographique et statistiques !
C'est la nouvelle grille civilisationnelle génératrice de stress aigu constant
Vertiges, craintes lorsque l'on sait ce que les " Big analytics ", les méga-données et le potentiel de mémoires vives des super-ordinateurs engendrent déjà de capacités de modélisations aléatoires, de prédictions, d'analyses, d'appropriations monopolistiques des techniques de l'information, de déductions indues et tendancielles, " ou apophénie " ) validant sans conteste ni contrôle moral " l'âge d'or de la surveillance " qui s'applique à tous les domaines et niveaux de l'organisation des hommes et des systèmes en concurrence.
Si les horizons de tels outils recèlent des points positifs , prometteurs, délivrent des possibilités insoupçonnées d'évolution et de progrès exponentiels, sachons que les aspects négatifs et dangereux, préjudiciables pour l'avenir demeurent également dans les circuits de traitements numériques, humainement détournés à des fins de contrôles et de stigmatisations des masses, aux services des stratégies politiques, des pouvoirs économiques et financiers concurrentiels, des dominantes des grandes places boursières planétaires
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C'est en Pétaflops que l'on mesure désormais les ressources et la vélocité de la matière grise artificielle ! Pour des milliards d'opérations / secondes sensées résoudre des équations dantesques et inimaginables il y a seulement quelques années, dans tous les domaines de notre grille de civilisation ...
Le FMI s'affole, s'inquiète : les indices de la croissance mondiale sont en baisse ! Soit, la courbe, les % en marche, les écarts types qui règnent en maîtres absolus, référents incontestables, ont délogé les moindres soupçons de compassion pour Planète-Bleue-Planète-Océan.
La statistique ultra-moderne est devenue un instrument impitoyable nivelant, brassant, uniformisant les masses à l'aune des profits et des intérêts des grands appareils industriels, étatiques et patronaux. Le chiffre détermine la sphère des objectifs, des finalités, des moyens pour les atteindre, quelqu'en soit le prix humain et environnemental à payer.
Ainsi meurt-on désormais selon les commandements des graphes, des moyennes, des extrêmes dont les exceptions vivant au-delà du siècle propulsent une technique de mesure on ne peut plus dictatoriale, sectorielle dont on aura vite fait de titrer des conclusions généralisables et hâtives.
La vie, l'existence sont mises en équations, modélisée selon les tendances que la démographie galopante offre et met en jeu pour servir les menées de la prospective habilement technocratique qui font les affaires des réformes à tout va, lancées tambours battants en niant la rue, le peuple, les catégories sociales et professionnelles les plus défavorisées.
Deux mondes s'opposent, à outrance hiérarchisés, contrôlés, canalisés, distant l'un de l'autre...
Le culte du chiffre, jusque dans les JT, caracole selon une proportion de près de 80 % des contenus, comme si la vie, l'existence importaient dans ce qu'elles recèleraient de capacités et d'opportunités d'enrichissements d'une minorité sur le dos courbé des masses laborieuses.
Le chiffre comme inconditionnel et régulateur des rapports humains, quelques soient les niveaux de l'organisation humaine dans tous les secteurs de la vie économique et commerciale, au premier chef, jusqu'au plus intimes des rapports humains ; le chiffre, oui ! une dominante de civilisation précipitant l'ordre des choses du quotidien vers le chaos et l'entropie anthropique mondialisée.
A quoi cela tient -il si ce n'est la grille de civilisation que les technocrates, les trusts, les puissants lobbies orchestrent et imposent aux peuples le plus souvent en souffrances et " esclavagisés " à outrance, quelque soit l'âge de chaque acteur, sujet, citoyen, ouvrier, ( Pays d'Asie, d'Afrique, d'Amérique Latine notamment ) ... Le chiffre comme la plaie de l'humanité qui suppure ! Le chiffre comme le chancre de planète Terre, qu'incarne les logiques impitoyables de l'argent roi allant et détruisant, pillant les forêts, les océans et les mers, les poumons de notre vaisseau stellaire.
Le chiffre, la performance, la compétitivité, les profits, par milliards de tonnes, de dollars et d'euro, de m3, de litres et d'hectolitres, de barils / jour, de kgs d'or, de prélèvements à la source, au-delà de tous les défis, jusqu'à la démesure trop humaine ...
Le chiffre, l'arme fatale qui sévit depuis la cour des grands
Mais le chiffre et ses logiques irréfragables qui auront aussi instauré les progrès de l'humanité ! Triste et déplorable dualité, à l'instar du bien et du mal, telle une consternante dichotomie, un épouvantable paradoxe initiant le tout et son contraire, oscillant entre vérités et horreurs. Contexte et dialectique que l'homme ne parvient plus à gérer, à conduire, à traiter, à canaliser.
Le chiffre qui manie à sa guise la courbe de Gauss ! Nivellement, vérités tracées, les chiffres se livrent batailles à l'instar des chef et des instruments du pouvoir, des rapports de force. Il est le théâtre de l'extrapollation et de l'accaparement partisan des faits selon l'usage et les finalités que les tenants du système convoquent à bon escient, opportunistes à outrance, faisant accroire à l'espérance de vie séculaire, aux données généralisable tel un coup de baguette magique, contre tout principes aléatoires et fluctuants commandant à la différence, à la diversité, à la génétique, à l'évènemmentiel, au données conjoncturelles, structurelles, relationnelles, etc ! ...
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La morale, l'éthique, la sagesse, la raison, l'héritage culturel et spirituel ne suffisent plus à contenir les débordements et les conquêtes du Chiffre, des données numérisées, de l'univers virtuel manipulées par les forces de l'Argent. L'argent-roi est parvenu au stade terminal et au terme d'un processus impitoyable. Il vaut indicateur irréfragable de la réussite technocratique.
La technocratie en tant que dominante qui sied au sommet de l'échelle et des hiérarchies investies, destinées à agir et se référer à l'irrécusable et indiscutable verdict du chiffre, du traitement de l'information et des données susceptibles d'optimiser tous les secteurs du rendement et des profits.
L'air du Big Data ne durera qu'un temps car le chiffre travaille également contre lui, fondent les valeurs vraies que les hommes vrais glanent au fil de leurs recherches et prospectives propres et durables, éminemment dignes de l'homme et de la civilisation
Titanesque, insurmontable dilemme
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Libre - Opinion / Réflexion
Énergie des vagues, (représentée par l’indice “ wave power ”) année par année, selon les différents bassins, (couleurs), et au global, (noir). Les lignes en pointillés représentent une moyenne mobile sur 10 ans. Crédits : BG Reguero & al. 2019.